Personal Shopper

Olivier Assayas

L'histoire

Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité.
C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu.
Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…

Avec

Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz, Anders Danielsen Lie

Sorti

le 14 décembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Pas désagréable, non...

 

Assayas, le spécialiste des films dont on oublie le titre, a encore frappé… Son avant-dernier film parlait de trois femmes qui se prenaient le chou sur des histoires de rôle à jouer et à tenir et s'appelait Sils Maria, juste le nom du village où se passait l'action (enfin, l'action, c'est beaucoup dire). Un peu comme si le E.T. de Spielberg s'était appelé Porter Ranch, du nom du quartier de Los Angeles où se trouve la maison d'Eliott.
Boarding gate (un autre film d'Assayas), c'est bien une porte d'embarquement, non ? Même en n'ayant que peu de souvenirs du film, le rapport avec le sujet semble un peu flou…
Personal Shopper, c'est l'histoire d'une jeune femme dont le frère est mort et tente de communiquer avec lui (elle est medium, ça peut aider). Et le titre du film fait référence à son métier, choisir des vêtements pour une star qui n'a pas le temps de le faire (non mais franchement, ça parle à qui, ce genre de boulot ?). Cette façon de contourner, par le titre, le vrai sujet de ses films, ressemble à une afféterie, une minauderie intellectuelle, de la part d'Assayas.
Il est aussi curieux de constater que le réalisateur, pour la deuxième fois, filme son actrice préférée du moment, Kristen Stewart, dans le rôle d'une personne au service d'une autre. Comme un personnage secondaire qui serait finalement au premier plan. Au passage, l'actrice en question montre ici ses limites, elle affiche deux expressions, dans l'une elle montre bien qu'elle fait la tronche, visage fermé impénétrable, et dans l'autre elle se mord la lèvre, aïe, elle réfléchit ou elle est contrariée ou elle est surprise ou elle est contente (euh… non, jamais contente) ou elle ne pense rien. Tiens, à ce propos, je ne peux que reprendre les mots de Louise C. sur ce site, dans sa remarque à propos de Sils Maria : "elle fait très bien la coquille vide qui fait semblant d'être remplie".
Bon, et le film dont il est question, alors ? (vous avez vu comme je fais bien l'Assayas, à parler d'autre chose que du sujet pour lequel vous êtes venus ici… ;-) )
Ce n'est pas désagréable, il y a une fort belle ambiance, alimentée par quelques longues plages de silence (on y parle peu, finalement) et par un très beau travail sur la lumière et sur le son. Sans être réellement inquiétant c'est assez mystérieux, on se pose mollement quelques questions qui empêchent de s'ennuyer. Il y a aussi des accélérations dans le tempo du récit qui apportent pas mal de contrastes et la fin laisse le libre choix de son interprétation au spectateur. Qui est le fantôme ? Y a-t-il un fantôme ? Et vous-même, n'êtes-vous pas un fantôme ? Et c'est quoi, un fantôme ?
Il reste que le récit, entre son prologue et son épilogue, peut perdre le spectateur en multipliant les esquisses d'intrigues et en voulant jouer sur tous les tableaux : épouvante (légère), polar (éventé), mode (et que je te place du produit de luxe…), références culturelles (Hugo -grand moment de poilade intérieure avec Biolay en Totor- et une peintre inconnue Machine-Bidule af Klint -pas Klimt, hein !- dont on se demande si elle est vraie ou pas -eh bien si, elle existe-), et quand même, ouf, parce que ça reste le principal, psychologique. Mais là c'est raté, parce que pour la question du deuil, les films récents sont légion à faire cent fois mieux, de Premier Contact à Une semaine et un jour en passant par Réparer les vivants ou Frantz.... Ah, une dernière chose. L'actrice qui joue la compagne du frère décédé s'appelle Sigrid Bouaziz. J'aime beaucoup cette actrice.

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