Sils Maria

Olivier Assayas

L'histoire

À dix-huit ans, Maria Enders a connu le succès au théâtre en incarnant Sigrid, jeune fille ambitieuse et au charme trouble qui conduit au suicide une femme plus mûre, Helena. Vingt ans plus tard on lui propose de reprendre cette pièce, mais cette fois de l'autre côté du miroir, dans le rôle d'Helena...

Avec

Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloë Grace Moretz

Sorti

le 20 août 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Discours pas si passionnants

 

Soit : une actrice célèbre, très célèbre, plus tout à fait jeune et légèrement égocentrique; son assistante, beaucoup plus jeune qu'elle, un peu mystérieuse, légèrement amoureuse de l'actrice mais rien n'est moins sûr; et puis une starlette plus connue pour ses frasques judiciaires et son franc-parler légèrement vulgaire que pour sa filmographie… Ces trois personnages féminins se parlent, s'affrontent un peu, le contexte est celui d'un film que les deux actrices vont tourner, la plus jeune devant reprendre un rôle que la plus âgée a joué vingt ans auparavant. L'assistante donne son avis à l'assistée, qui l'écoute, mais se moque un peu de son avis.
Bien sûr, c'est formidablement bien interprété, Juliette Binoche passe de la gravité à une apparente légèreté avec beaucoup de grâce. Kristen Stewart fait drôlement bien la fille qui cache ce qu'elle est et ce qu'elle pense vraiment. Et Chloë Grace Moretz montre pas mal de facettes de son talent, en se faisant passer pour une fausse garce mais pas tout à fait. C'est drôlement fin, intelligent, la montagne suisse est très jolie (oh, les sapins, les pics enneigés et les nuages qui passent les cols, c'est bôôôô…), les filles rigolent ou pleurent, parlent ou se taisent (enfin, elles parlent beaucoup, quand même). Et nous spectateurs, on voit le temps (suisse) passer. Cela dure moins longtemps que Winter Sleep (ouf), mais les thèmes traités sont-ils plus abordables ? Difficile de trancher. Il y est question du temps qui passe et de la jeunesse qui pousse les aînés vers la sortie, de la célébrité et des stars qui se déconnectent des réalités, du désir et des dégâts qu'il produit sur les relations humaines, toutes choses passionnantes, certes, mais le cinéma ne sait-il pas les traiter autrement qu'avec des discours un peu répétitifs ?

Vos commentaires pour ce film

Et bien ! pour une fois, nous sommes d’accord !
Bien sûr, ça me parle un peu plus qu’à Maître Alain. Je suis beaucoup plus âgée que lui, je suis une femme et j’ai un fils qui a l’âge de Chloé Grace. Peut-être suis-je plus sensible que lui à la beauté des paysages suisses et à « l’intelligence » du réalisateur qui nous gâte avec un petit film muet au milieu de ce flot ; Mais bon, ça ne sera sans doute pas le film de l’année, même si je ne regrette pas d’y être allée


Agnès L, le 3 septembre 2014

 

Oh les actrices, elles sont vraiment très bien. Et pourtant le final me laisse un peu sur ma faim.

Kosmo, le 3 septembre 2014


C'est la mode, ces longues discussions où personne ne bouge ? Il y a eu winter sleep, et maintenant sils maria. Binoche et Stewart sont moins lourdes que les trois intellos turcs et la petite jeunette qui arrive à la fin apporte de la fantaisie mais ça reste long trop long. D'accord c'est bien joué mais il est où l'intérêt de ces dialogues ?

lothaire, le 6 septembre 2014


Eh bien ! Quelle détestation pour ce film qui ne le mérite vraiment pas!
Pour moi, Sils Maria n'est pas un film bavard, et je l'ai vu deux fois, sans ennui aucun, à quinze jours d'intervalle, craignant la seconde fois d'être déçue. Or c'est le contraire qui s'est passé : j'ai d'autant plus apprécié la construction (en abîme), la musique de Haendel sur l'avancée des nuages inexorable, à l'instar du temps qui passe et nous dépasse, nous dégrade, sans plus de retour possible. Le temps écrasé des écrans, dans une immédiateté sans mémoire, et le temps des corps qui nous rattrape silencieusement mais non moins sûrement.
Juliette en Maria, profonde et fragile, face à la cruauté d'une jeunette conquérante, arriviste et parfaitement indifférente. Aidée pourtant par son assistante, jouée par K. Stewart, connue, paraît-il, des spectateurs de séries américaines, et qui est ici une véritable interlocutrice, complice et professionnelle à la fois, jusqu'à une certaine limite, de la surdité de Maria.
Un film sur le malentendu, aussi bien, et qui en crée, manifestement...


Isabelle C, le 14 septembre 2014

 


J'ai bien aimé Sils Maria.
L'exposition est longue, légèrement ennuyeuse en effet. Cependant le huis clos au sommet de la montagne est très intéressant pour la justesse des actrices et ses décors. Après on se demande un peu comment le film va se finir.
En fait comme il y a beaucoup de sujets dans Sils Maria (les actrices, l'âge, le rapport patron-employé, la célébrité) et beaucoup de formes différentes aussi (film muet, techno-expérimental, à un moment j'aurais juré voir la montagne colorée comme dans la Mélodie du Bonheur), ça a maintenu mon intérêt pendant tout le film.
J'ai pris du plaisir à voir le film même si c'est inégal sur la durée.


Adrien L, le 14 septembre 2014


Je n'ai pas vu le film mais j'aimerai apporter juste une petite remarque : vous semblez tous complimenter le jeu de Kristen Stewart en tant que "fille qui cache ce qu'elle est et ce qu'elle pense vraiment" mais cette actrice ne sait jouer que ça... Elle semble ne pas avoir de sentiments (dommage pour une actrice...). Franchement, trouvez moi une seule photo sur laquelle elle ait un franc sourire..! Pas pour rien qu'elle a démarré dans Twilight : elle fait très bien la coquille vide qui fait semblant d'être remplie...

Louise C, le 23 septembre 2014

 

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