Réparer les vivants **

Katell Quillévéré

L'histoire

Tout commence au petit jour avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

Avec

Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Bouli lanners, Kool Shen, Monia Chokri, Alice Taglioni, Karim Leklou, Alice de Lencquesaing, Finnegan Oldfield, Dominique Blanc, Gabin Verdet

Sorti

le 2 novembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Transmissions

 

Pas lu le bouquin.
Quelle claque !
C'est juste l'histoire d'une transplantation cardiaque… vue par celui à qui on prend le cœur, par celle à qui on le donne, par tous les médecins qui font tout pour que cela se fasse, par d'autres aussi, qui observent ou vivent cette transplantation de près ou de loin. Dit comme cela, il y a de quoi fuir, non ? Mais le film scotche les spectateurs, de la première minute à la dernière. Plus que de la transplantation, le récit est celui de la transmission, des transmissions. C'est un chemin pour la vie, d'une aube macabre à un sourire sublime. C'est une course de relais, où la vitesse n'est pas la seule exigence. Il en faut, de l'Humanité chez tous ces humains. Il y a des hésitations, des doutes, des renoncements, des gouffres de désespoir, une perte infinie et puis du travail d'équipe qui va bien au-delà d'une simple collaboration entre médecins, ces personnes-là sont tout simplement énormes, ce qu'elles donnent est vital, à tous les sens du terme… et puis encore un abandon, un lâcher prise total, tu laisses ton cœur pour accepter celui d'un autre, tu te rends vraiment compte de ce qu'on te donne ? Tu imagines la responsabilité pour ce que tu as là, au milieu de ta poitrine ? Va pas gâcher, hein…
L'émotion est… comment dire... vive. Violente. Elle t'anéantit et elle t'euphorise. Les sanglots ne sont pas loin, les larmes coulent, la réalisatrice réussit son coup. Elle construit un récit en tranches distinctes, comme dans un film choral où chaque personnage a son importance, de la petite amie de celui qui donne son cœur jusqu'à l'apprentie chirurgienne qui ne fait que dévisser le bocal contenant le même cœur, en passant par ce colosse d'un calme absolu qui règne sur un bureau où se décident les transplantations (Dieu est noir, il en est la preuve !), ou bien ces deux frères si différents l'un de l'autre, qui couvent leur mère chacun à leur façon… Et puis deux médecins, joués par Tahar Rahim et Bouli Lanners, tous les deux à mille lieues de ce qu'on leur demande d'habitude, surprenants par leur détermination, leur calme, leur bienveillance, leurs regards. Et puis la douleur d'une mère, ineffable, jouée par Emmanuelle Seigner en état de grâce. Et au bout du chemin, Anne Dorval, oh, Anne Dorval…
Katel Quillévéré frappe fort, très fort, son film est d'une maîtrise incroyable, d'une inventivité constante, à la fois sobre et d'un romantisme ravageur.

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire