Une semaine et un jour *

Asaph Polonsky

L'histoire

À la fin du Shiv’ah - les 7 jours de deuil dans la tradition juive - l’existence doit reprendre son cours. Tandis que Vicky, sa femme, se réfugie dans les obligations du quotidien, Eyal, lui, décide de lâcher prise…

Avec

Shai Avivi, Evgenia Dodina, Tomer Kapon

Sorti

le 14 décembre 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La vie du deuil

 

Eyal est en deuil, il a perdu son fils. Mais il ne se lamente pas, Eyal. Il fait le goujat (vraiment) avec des voisins venus lui présenter leurs condoléances et une salade de concombres (c'est le Shiv'ah, une tradition juive… euh, pas sûr pour le concombre qu'il fasse partie de la tradition), il va récupérer une couverture bleue, verte, orange, rouge, violette et rose dans l'hôpital où son fils est mort et il emmerde tout le monde avec ça, il ne trouve pas la couverture mais du shit pour apaiser la douleur, il l'embarque et se met à fumer avec le fils des voisins avec lesquels il s'est embrouillé… bref, il déconne, Eyal. Sa femme, Vicky, le regarde avec un mélange de résignation et de sidération teinté d'une pointe de tendresse (et tout ça mêlés, chapeau l'actrice…). Est-ce un drame, est-ce une comédie ? Ni l'un ni l'autre, le réalisateur, bien aidé par ses interprètes, parvient à produire de la matière à rire et à pleurer exactement en même temps. Et même lorsqu'un discours funéraire élégiaque et tout bien pesé pour émouvoir se fait entendre, les images, sans tout à fait le contredire, sont là pour moduler les larmes, si larmes il y a. Le film est parsemé de scènes surprenantes, percutantes, déroutantes, et au final enthousiasmantes parce que jamais elles ne versent dans le pathos, parce que jamais Eyal ne devient tout à fait sympathique, convivial et résigné. Il ne supporte pas la mort de son fils, et son bouleversement s'exprime par un lâcher-prise qui le libère des conventions. Tout n'est pas expliqué, tout n'est pas mis en lumière, comme dans la vie, comme dans la mort. C'est le premier film d'Asaph Polonsky, c'est un bijou qui ressemble à de la pacotille mais qui renferme une brillance sombre, incroyablement vivante pour le récit d'un deuil.

 

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