Il y a quelques années,
il y avait eu ce film Quelques
heures de printemps, sur la fin de vie voulue, un suicide
assisté en Suisse. Hélène Vincent jouait la
femme qui n'en pouvait plus. Ici, dans ce On ira, la même
formidable actrice joue la personne qui a choisi de quitter ce monde.
La comparaison est obligatoire et elle n'est pas en faveur de ce
dernier film, mi-comédie, mi-drame, enfonçant toutes
les portes ouvertes possibles, évitant soigneusement toute
subtilité, esquivant avec abnégation tout l'inattendu,
recyclant le tube immonde Voyage voyage jusqu'à
la nausée. Pourtant, les quatre acteurs sont très
bien, ils font exactement ce qu'on attend d'eux, on peut passer
du rire aux larmes en deux secondes, le camping car fait un peu
penser au véhicule de Little
Miss Sunshine, c'est du cinéma populaire dit de
qualité, sans vulgarité, touchant à un sujet
sensible, il y a même un petit détour chez les gitans,
qui sont les champions du monde des fêtes funèbres.
Le problème est que dès les dix premières minutes,
on a compris tout ce qui allait se passer ou presque. On est dans
la catégorie typiquement française "ça
pique mais c'est rigolo", dans laquelle on peut trouver tout
en haut, Intouchables
ou En fanfare
et tout en bas, la
famille Bélier ou Qu'est-ce
qu'on a fait au bon Dieu. Ce On ira est dans un
juste milieu banal, pas honteux, mais tout à fait dispensable.
