Thomas et Thomas (ah ah) sont
les meilleurs amis du monde. D'ailleurs, ils sont complètement
d'ailleurs dans ce récit, paumés au Groenland, en
visite chez le père de l'un d'eux. Et c'est pas drôle.
Pas une seule fois. Les deux Thomas jouent les contrastes, l'un
étant plus enjoué, plus entreprenant, l'autre étant
plus sensible. Mais ils sont tous les deux assez fades, et surtout
pas crédibles dans leurs personnages de comédiens,
même minables. Pourtant, dans cette histoire de séjour
exotique pour deux parisiens fauchés, il y avait une belle
matière : une sorte d'épreuve initiatique, mais qui
n'est traitée qu'avec quelques séquences de chasses
qui révulseront les défenseurs des phoques et ennuieront
les autres; une comédie de l'absence de communication malheureusement
loupée, toutes les tentatives de dialogues entre les deux
Thomas et les autochtones sont répétitives et basées
sur le même schéma d'une part, et d'autre part l'émotion
qui aurait pu naître du manque de mots entre le fils et son
père ne parvient jamais à se développer, tout
est sapé à la base avec un pseudo humour à
deux balles. Le jeu des acteurs est (probablement volontairement)
un peu faux, un Thomas bien trop balbutiant, au sourire forcé
et gêné (pourtant on a connu Thomas Blanchard bien
plus intéressant, dans Préjudice,
ou Memory Lane…)
et l'autre Thomas qui refait exactement la même chose que
dans Apnée, décalé certes mais dans une attitude
anti naturelle qui n'aide pas à l'empathie pour le personnage.
Déception donc pour cette comédie qu'on aurait voulue
chaleureuse au pays du froid mais qui sent vraiment une certaine
nonchalance un peu cynique, un peu condescendante, un peu parisienne
en vacances. On peut en sortir frigorifié.
Ah, le réalisateur, Sébastien
Betbeder, est celui qui a commis le très mou Marie
et les naufragés. Peut-être faudrait-il que
j'évite son film suivant.