Préjudice

Antoine Cuypers

L'histoire

Lors d’un repas de famille, Cédric, la trentaine, vivant toujours chez ses parents, apprend que sa soeur attend un enfant. Alors que tout le monde se réjouit de cette nouvelle, elle provoque chez lui du ressentiment.

Avec

Nathalie Baye, Thomas Blanchard, Arno Hintjens, Ariane Labed, Eric Caravaca, Cathy Min Jung

Sorti

le 3 février 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Déchirures familiales

 

Il est des familles plus apaisées que celle qui est montrée dans le film, il en est aussi, sans doute, des encore plus tordues. Quoique, cela semble un peu compliqué. Le père et la mère ont tout du couple mal assorti, ou bien les années qui ont passé les ont éloigné. Elle (Nathalie Baye) fait très propre sur elle, ce pourrait être une bourgeoise au vu de la maison qu'elle occupe, mais une de celles qui sont remplies de rancœurs, de déceptions; qui peut encore s'émouvoir, par la nouvelle de la maternité prochaine de sa fille mais qui a trop de lourdeurs en elle pour s'en réjouir sans arrières pensées. Lui (Arno, le chanteur) n'a rien du bourgeois. Il ressemble à une vieille bête blessée, emprisonnée dans un mariage qui n'a pas tourné tout à fait comme il l'aurait voulu. Les enfants déjà adultes dînent chez leurs parents et l'on sent très vite qu'ils n'ont pas l'habitude de ces retrouvailles. Bien sûr, l'un d'entre eux (Thomas Blanchard), de par sa différence, une pathologie qui n'est jamais nommée mais qui ressemble à une forme d'autisme, est le révélateur de tout ce qui ne fonctionne pas dans cette famille. Le fils aîné qui n'est pas là a délégué sa femme et son fils et ces deux-là se sentent comme des chiens dans un jeu de quilles. La fille venant annoncer sa grossesse est complètement égocentrique, assez insupportable, affublée d'un compagnon falot et très mal à l'aise dans cette poudrière. Les scènes se succèdent, tendues, dérangeantes, jouant sur les relations pleines de non-dits. Les acteurs en font un tout petit peu trop, comme s'ils étaient sur une scène de théâtre, rendant l'ensemble parfois irréel. Cela pourrait tourner au jeu de massacre, au règlement de comptes. Cela pourrait s'envoler dans une débauche de mots terribles, de déclarations aussitôt regrettées mais trop tard… Cela pourrait n'en rester qu'aux intentions et tout serait au final enfoui sous un camouflage, pour sauver les apparences. Cela pourrait partir dans tous les sens ou demeurer entre les quatre murs d'une maison qui ressemble à une prison. Cela pourrait emporter le spectateur dans un tourbillon de mal-être, d'empathie malgré tout, d'émotions… Ou pas. Quelque chose ne fonctionne pas tout à fait, pour que le film soit autre chose qu'un étalage de scènes de déchirures un peu vaines.

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