Rien à voir avec les très
émouvants Une
affaire de famille, Tel
père tel fils et Still
walking, qui traitaient déjà des rapports
familiaux mais au Japon, avec tout le poids de la tradition et avec
une description de certaines réalités sociales qui
semblaient tout à fait justes. Ici, dans cette Vérité
au titre assez ironique, la famille décrite vit un peu hors
sol, tout se passe dans une maison parisienne plutôt improbable
et dans un milieu social sans aucun souci… ce qui semble un
peu irréel, ou légèrement agaçant. Mais
le rapport mère fille est traité assez finement, dans
ses détails intimes (les regards, le ton des banalités
échangées, les gestes ou l'absence de gestes…)
comme dans les grandes lignes de l'histoire, passée ou actuelle.
Les non-dits, les déclarations, les mensonges, les exagérations,
les petits coups de poignard dans le dos et les instants de tendresse,
tout semble plutôt bien vu, formidablement bien joué
par Deneuve et Binoche, qui certes ne renouvellent pas leur jeu
mais font de leurs personnages des femmes complexes et attachantes
même si la mère de l'une est parfois épouvantable,
au seuil de la tyrannie psychologique. L'aspect un peu tiré
par les cheveux du film de SF censé être tourné
dans le même temps, qui brouille les pistes du temps et des
filiations, n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant, mais
cela a le mérite de donner de l'air à la relation
étouffante entre la mère et la fille, comme une part
de rêverie dans une situation qui pourrait virer au drame
à tout instant.
