Les Passagers de la nuit *

Mikhaël Hers

L'histoire

Paris, années 80. Elisabeth vient d’être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu’elle prend sous son aile.


Avec

Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita, Emmanuelle Béart, Megan Northam

Sorti

le 4 mai 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Délicatesse familiale

 

La petite musique de Mikhaël Hers (Memory Lane, Ce sentiment de l'été, Amanda) est bien reconnaissable. Il ne s'attache pas aux événements charnières d'un récit, mais passe beaucoup de temps à décrire l'avant et l'après, insiste sur les creux, les non-dits, les petits instants de bonheur, les douleurs cachées et toutes ces choses qui font que la vie n'est jamais simple. Ses personnages nous sont proches, ils ne braquent pas de banques, n'ont pas de double vie, ne sont pas à la tête de cartels de drogue... ils n'ont pas non plus d'enfant caché ou un conjoint secrètement toxique, ce sont souvent des doux, des cabossés, des gens qui doutent, qui se cherchent. Ici, le personnage joué par Charlotte Gainsbourg est complètement émouvant, d'une empathie naturelle qui fait un bien fou, aux autres personnages comme aux spectateurs. Le récit est celui d'une reconstruction après rupture, somme toute pas très surprenant, mais le charme du film réside bien plus dans le ton, chaleureux et délicat, sans aucune mièvrerie. La cellule familiale joue un grand rôle, les rapports parents-enfants ou fraternels sont mis en lumière dans toute leur capacité à produire du bien-être, sans nier leur aspect parfois douloureux. Mikhaël Hers, mine de rien, est en train de bâtir une œuvre personnelle et singulière, ni Rohmer (malgré un très bel hommage à celui-ci, et de plus à l'Escurial, une salle de cinéma hautement recommandable), ni Sautet, ni Klapisch, juste du Hers.

 

Vos commentaires pour ce film

Le film s’ouvre sur les images de l’accession au pouvoir de François Mitterrand,
Un film sur la famille, à travers un regard lucide, sensible,
Elisabeth (Charlotte Gainsbourg) traîne sa solitude devant ses immenses baies vitrées, elle habille le film de son regard, de sa voix douce,
Ses enfants, Judith(Megan Northam) donne dans le militantisme, Matthias (Quito Rayon Richter) écrit des poèmes et tombe amoureux de Talulah,
Talulah (Noée Abita) oiseaux de nuit perdue, magnifique, pudique, punk, débarque dans la vie de cette famille, avec ses problèmes de précarité et de drogues,
Vanda (Emmanuelle Béart) répond aux auditeurs d’une voix suave, les silences se respectent aussi,
Un film harmonieux, une balade amoureuse mélancolique,
Reconstitution fidèle, bel aperçu des immeubles, de l’architecture de la capitale, beaucoup de douceur, musique électro mélancolique soutenant les sentiments,
Le film se termine sur une ballade de Joe Dassin,


Dominique P, le 3 juin 2022

 

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