Amanda *

Mikhaël Hers

L'histoire

Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

Avec

Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin, Ophelia Kolb, Marianne Basler, Jonathan Cohen

Sorti

le 21 novembre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La douceur de la douleur

 

Le cinéma de Mikhaël Hers est tout en légèreté apparente. Un cinéma estival, fait de petits riens, d'impressions, où le décor et le contexte ont parfois presque autant d'importance que les personnages. Ces derniers ressemblent peut-être au réalisateur, plutôt intellos, doux, donnant beaucoup d'importance aux mots échangés.
Dans son œuvre précédente, Ce sentiment de l'été, il était déjà question de deuil, de disparition, de nostalgie. L'émotion naissait de la délicatesse avec laquelle le réalisateur traitait de la tristesse et de la façon de s'en sortir. Ici, il est encore question de disparition mais le contexte est particulièrement dramatique, il renvoie à des événements que tout le monde a vécus de près ou de loin, la douleur est palpable, elle inonde l'écran, le spectateur est saisi. Ce film-ci affronte l'insoutenable de façon plus abrupte que dans Ce sentiment de l'été, et ce qui vient adoucir le propos, ce sont essentiellement les deux comédiens, d'une part Vincent Lacoste débarrassé de ces ricanements et de sa juvénilité, tout d'un coup adulte, grave mais mû par une pulsion de vie… et d'autre part la petite fille, qui ne pleure jamais quand on pourrait s'y attendre, qui réagit à contretemps, comme la plupart des enfants, en somme. Elle aussi est animée par une énergie vitale qui permet à son entourage et à elle-même de se remettre à rire, à goûter aux plaisirs, à construire une autre existence pas à pas. Cela pourrait être un énième film sur la résilience, mélodramatique et plein de bons sentiments. C'est bien le contexte, mais c'est aussi autre chose, Mikhaël Hers raconte comment deux êtres peuvent et doivent envisager une autre vie, c'est fait avec une douceur et une délicatesse singulières, les images frôlent parfois le décoratif, le récit a alors une légèreté un peu étrange, un peu décalée au regard du sujet. Mais au final, on en sort comme apaisé, ému et éclairé, dans tous les sens du terme.

Vos commentaires pour ce film

Ce film a deux atouts. D’abord, il a été tourné à côté de chez moi et c’est sympa de voir son quartier au cinéma. Deuxièmement, Vincent Lacoste est très bon. A part cela, pas grand chose. Aucune émotion, je me suis toujours senti à l’écart. La gamine est insupportable, une boulotte blonde avec un teint rouge (elle semble sortir d’une cabine d’UV), un visage tellement rond qu’il en devient inexpressif. Et puis après, tout ce qui énerve quand on n’est pas dans un film (une mère de 35 ans supposée avoir eu très jeune sa gamine de 7 ans ! La gamine qui va au lit en milieu d’après-midi et Lacoste qui va à l’institut médico légal en pleine nuit…). Les films sont toujours remplis de trucs comme ça, mais quand on n’accroche pas, on ne voit plus que ça.

Kosmo, le 5 décembre 2018

 

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