Monsters **

Gareth Edwards

L'histoire

Une sonde de la NASA s’est écrasée dans la jungle mexicaine, libérant sur terre des particules d’une forme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont devenus des zones de guerre désertées par les populations locales, mises en quarantaine et peuplées de créatures monstrueuses. Un photographe est chargé d’escorter une jeune femme à travers cette zone dévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter de rejoindre la frontière américaine...

Avec

Whitney Able, Scoot McNairy

Sorti

le 1er décembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Fascination

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce serait un film de science-fiction qui lorgnerait sur des succès (ou demi-succès) récents, comme "the road", "la guerre des mondes", "Cloverfield" ou "District 9", ce serait aussi une histoire d’amour naissant de l’adversité et des épreuves rencontrées, surmontées… Ce serait un petit film sans moyens, une série B avec des monstres-pieuvres aux tentacules menaçants…
Oubliez tout ça ou n’en gardez que l’apparence. Il y a effectivement des drôles d’extra-terrestres qui se baladent en géants fragiles, envahisseurs malgré eux, lointains (l’action fait d’abord semblant de les ignorer) puis tout proches, étranges, mystérieux… Il y a aussi un couple de cinéma, ils sont tous les deux jeunes et beaux, avec des fêlures, des doutes, ils ne peuvent que s’entendre et tomber l’un pour l’autre, d’amour ou d’autre chose… Et puis il y a une absence caractérisée de toute présence gouvernementale, on ne voit de l’autorité en place que quelques avions sillonnant le ciel, des affiches et panneaux signalant le danger, on ne suit que le point de vue des deux personnages livrés à eux-mêmes dans un décor qui n’est pas tout à fait de fin du monde, plus inquiétant au final que celui de "the road" parce que plus proche de nous. Comment ne pas voir dans ce pays dévasté, marqué par une angoisse collective mais pourtant comme résigné, une parabole de la société occidentale, avec sa cohorte d’exclus qui font peur et dont l’existence interroge les valeurs ?
Tous ces aspects s’entremêlent, se répondent, se télescopent dans un récit somme toute classique, ménageant ses effets, au déroulement sans doute prévisible mais tenant en haleine les spectateurs qui peuvent aisément tomber dans une certaine fascination. D’où vient cette dernière ? Pourquoi cette production au rabais, sans effets spéciaux grandioses, parvient-elle à être si impressionnante ? Sans doute parce que justement, malgré ses monstres, on est bien près d’y croire. La caméra colle littéralement aux deux personnages, épousant leurs peurs, leurs tremblements, leur exaltation, leurs apaisements, leur douceur (ce ne sont pas des héros armés, dégommant tout ce qui bouge). Et tout cela sonne juste, en gardant une grande part de mystère.
Etrange et beau, sombre et désabusé, contemplatif et lumineux…

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Ce film OVNI sans mauvais jeu de mots, à double, triple -voire plus si affinités- lectures est une belle oeuvre. Road movie sans héros à gros bras et armé jusqu'aux dents, histoire de tendresse et d'amour tout doux, fable politique sur l'enfermement et l'auto-aveuglement américain face aux restes du monde et en particulier leurs voisins et aussi... accessoirement film de science fiction avec grosses bébêtes à tentacules.
Allez y, le film vaut bien mieux que son imbécile bande annonce.

Marie A., le 12 décembre 2010

 

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