La route

John Hillcoat

L'histoire

Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre. C'est dans ce décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. L'humanité est retournée à la barbarie.

Avec

Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron, Robert Duvall

Sorti

le 2 décembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Adaptation
(presque) honnête

 

 

 

 

 

 

On peut penser ce qu’on veut du livre de McCarthy, chef d’œuvre sombre et désespéré ou vaste fumisterie reposant sur du vent, il n’empêche qu’il a le pouvoir de générer des images dans l’esprit du lecteur. Le gris domine, le silence aussi. Les quelques dialogues entre le père et l’enfant, sans ponctuation dans le livre, paraissent parfois chuchotés, on peut même imaginer que tout ce qu’ils se disent passe dans les seuls regards.
Les quelques flash-back du roman n’apportent pratiquement pas de respirations dans le récit, tant ils sont courts, et le plus souvent douloureux.
Les spectateurs du film viennent avec leurs propres images forgées à la lecture du livre, ou bien vierges et prêts à recevoir de plein fouet ce récit post-apocalyptique, qui sonne comme un anti 2012. Pas ou très peu d’effets spéciaux, aucune explication donnée pour éclaircir le mystère de la situation de la Terre, plantes et animaux morts, humains survivants sans autres moyens de subsistance que la récupération de vieilles boîtes de conserve… et surtout une absence totale de réorganisation sociale qui répondrait à des principes moraux.
Le livre pouvait fasciner, par ce refus de se soumettre aux principes fondamentaux de toute œuvre d’anticipation traitant d’une ère post-catastrophe planétaire : pas d’espoir, pas de renaissance attendue, pas de remise à plat, juste la survie dans un monde hostile, dangereux de par ses conditions climatiques et plus encore de par le contact avec d’autres survivants. Le film est dans l’ensemble fidèle au récit, aux divers évènements, les deux personnages correspondent à ce qu’on aura pu imaginer. Le décor, gris, humide, blafard, baigné d’une lumière à la limite du noir et blanc, semble tout à fait à la hauteur.
Qu’est-ce qui vient alors tempérer ces qualités, et rendre l’ensemble légèrement fade, moins sombre que le livre, assez confortable au final ?
La musique, même plutôt pas mal, et signée Nick Cave et Warren Ellis (oui, ceux-là même qui avaient fabriqué l’admirable bande son du film "l’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford") apporte de la douceur aux images qui prennent un aspect assez décoratif. Le silence absolu aurait sans doute été plus efficace pour se plonger totalement dans l’ambiance. Et puis il y a peut-être un peu trop de sourires, on ne ressent pas suffisamment la faim des deux personnages, le froid, la douleur physique.
Au fond, le sujet principal du film est finalement assez moral, pour ne pas dire moralisateur : qu’est-ce que notre humanité ? que restera-t-il de nos principes humains lorsque toute organisation sociale sera effacée ?
Le livre avait le mérite de laisser au lecteur le choix des questions qu’il pouvait se poser, le film les impose, dans une ambiance édulcorée, non pas par les faits (pas ou très peu de changements dans le récit), mais par la crainte de faire fuir le public…
On pense au premier film de Besson, d’assez loin son meilleur, "le dernier combat", qui avait l’immense qualité de laisser subsister beaucoup de zones d’ombre, contrairement à "la route", trop éclairante en fin de compte.

Le texte de Marie A., lectrice éclairée...

 

 

 

Vos commentaires

L'histoire d'un père et son fils après l'apocalypse, le père apprend à son fils l’humanité tandis que le fils apprend à son père à garder un comportement un tant soi peu humain, mis a part la fin pas d’espoir tout est gris, humide, bestial, mais le film nous offre de trop rares moments de rebondissement ou de stress pour nous garder accroché à cette histoire.

Dominique P. le 7 décembre 2009


Nous avons tous les deux (mon chéri et myself) lu ta critique de La Route et nous nous y retrouvons très largement. On ne sent pas la recherche constante de nourriture, le froid, la douleur, le père qui meurt à petit feu. On ne sent pas non plus ce qui est très fort dans le livre : la peur pour le fils, la volonté de ne pas s'éloigner de plus d'un demi-pas. Dans le film ça a l'air "relativement" possible, il le laisse s'éloigner de temps en temps; dans le livre c'est un risque à chaque fois mortel qu'il prend la mort dans l'âme...
De même, la fin est bien trop positive, mais sans cela je crois que le film n'est pas acceptable.
Au même temps, nos commentaires sont biaisés par le fait d’avoir lu le livre… faudrait savoir ce qu’en pensent des gens qui ont découvert l’œuvre sans aucun a priori.
En tout cas, très bonne critique !!


Marie A., le 8 décembre 2009

 

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