Leave no trace *

Debra Granik

L'histoire

Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle.
Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail.

Avec

Thomasin McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober, Dale Dickey

Sorti

le 19 septembre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

les rêves des pères,
les désillusions des enfants,
et vice versa

 

Si le cinéma s'empare à nouveau d'une histoire comme celle de Captain fantastic ou bien de celle de l'affaire Fortin (Vie sauvage, la belle vie), ce n'est pas par hasard. Cette auto-exclusion de la société, ce refus de vivre au milieu des autres avec le confort de son époque, cette volonté d'une existence en communion avec la nature, c'est bien une réponse possible au questionnement face à la croissance sans fin, aux aberrations de l'Humanité lorsqu'elle se dirige droit dans le mur sans ralentir, sans proposer ou essayer des alternatives. À chaque histoire ses propres tenants et aboutissants, les raisons initiales de la décision de s'échapper peuvent être multiples : une séparation, une maladie... ici un traumatisme dû à un passé de soldat... mais à chaque fois une constante, il s'agit toujours d'un père avec un ou plusieurs de ses enfants, et lorsque l'enfance fait place à l'adolescence, c'est un tournant, une rupture dans l'aventure. Sous une apparence de retour à la terre, de décroissance assumée ou de bascule écologique, se cache un autre thème : la paternité à l'épreuve du changement de ses propres enfants, l'impossibilité pour certains de se tenir à la hauteur du bouleversement que représente le passage à l'âge adulte, la confrontation entre les rêves des pères et les désillusions des enfants... et vice-versa. "Ne laisse pas de trace" n'est pas alors qu'une injonction pour rester caché dans la forêt, c'est peut-être aussi un appel au respect de chacun, une façon de vivre une relation parent-enfant sans empiéter sur les désirs l'un de l'autre. C'est probablement impossible. En tout cas, le film a le grand mérite d'aborder la complexité de cette relation, avec finesse et sans donner de réponse toute faite.

 

Vos commentaires pour ce film

Un agréable moment, très enrichissant, encore une histoire vraie à partager sur les écrans, mais en passant par une adaptation de roman.
Dans l’environnement sauvage et pas vraiment accueillant d’une réserve naturelle dans l’Oregon, à la limite de Portland, un père et sa fille adolescente vivent en complète autonomie dans la nature. Ils sont chassés de leur refuge moussu, vert et humide et on leur impose un logement et un travail, pour le père, dans un haras.
Cela parle d’éducation, de relations père - fille atypiques mais très fortes, du fait de vivre en marge et de ne pas vouloir se conformer aux règles de vie de la société.
On pense à un mix entre « Captain fantastic » et « La route sauvage (Lean on Pete) », sans le côté doctrinaire du père de famille nombreuse du premier et sans la violence des rapports sociaux du second.
La jeune fille est extrêmement fine et touchante.
« Ceux qui errent ne sont pas tous perdus. »


Isabelle E-C, le 24 septembre 2018

 

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