La belle vie

Jean Denizot

L'histoire

Yves vit dans la clandestinité avec ses fils, Sylvain et Pierre. Il y a dix ans, il les a soustraits à leur mère à la suite d'une décision de justice. Mais les garçons grandissent et la cavale sans fin les prive de leurs rêves d'adolescents. Caché sur une île de la Loire, Sylvain, le cadet, rencontre Gilda...

Avec

Zacharie Chasseriaud, Nicolas Bouchaud, Solène Rigot, Jules Pelissier, Maya Sansa, Jean-Philippe Ecoffey

Sorti

le 9 avril 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Les beaux espaces

 

Petit film, au scénario écrit d'après l'affaire Fortin, où ce qu'il y a de plus extraordinaire n'est pas le fait qu'un homme parvient à s'enfuir avec ses enfants sans les présenter à leur mère pendant plus de dix ans, mais bien qu'il puisse échapper aux autorités et vive dans la clandestinité pendant toutes ces années. C'est, d'une certaine façon, assez rassurant. Bien sûr, cela réclame de faire attention et de renoncer à quelques aspects pratiques de la vie moderne, mais on peut donc vivre en ce monde occidental ultra surveillé sans aller à l'école, sans travailler légalement, sans cotiser à quoi que ce soit, sans faire partie de la grande communauté bienveillante et fraternelle…
Le film commence alors que les deux enfants sont déjà grands, et ce qui va faire éclater le trio, ce n'est pas le manque de téléphone portable ou de salle de bains avec une douche bien chaude, mais le désir pour les deux garçons de rencontrer d'autres jeunes, de tisser des relations, en particulier avec les filles…
Peut-être est-ce le souhait du réalisateur, peut-être est-ce inévitable du fait du récit développé ici, mais les deux jeunes acteurs qui jouent les deux garçons et surtout Solène Rigot, qui interprète avec beaucoup de naturel une jeune fille qui ne manque pas d'éveiller le désir du cadet des garçons, c'est trois-là donc apportent beaucoup de sincérité, d'ouverture, de fraicheur, de sensualité. Des adolescents sans portable, capables d'émerveillement, c'est finalement assez rare au cinéma… Les adultes en revanche semblent plus caricaturaux, figés dans leurs certitudes, incapables d'évoluer.
Petit film, mais aux grands espaces, il y a une très belle façon de montrer les paysages, de les transcender. La Loire ressemble au Mississipi et l'on pense, bien que le sujet et l'histoire n'ont rien à voir, au très beau "Mud".

 

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