Le fantôme dans la coquille…
(?)
On peut imaginer que les lecteurs fans du manga vont pousser des
cris d'horreur en voyant cette adaptation, certainement trop courte
et d'inspiration plus américaine que japonaise. Pour les
autres, il s'agit juste d'un film de SF pourvu d'un scénario
qui sent le réchauffé, avec un cyborg qui ressemble
beaucoup à un être humain (Blade Runner, ça
ne vous dit rien ?) et qui finit par se poser des questions sur
ses origines. Le fond est donc à peu près sans intérêt,
et la forme ? Questions formes, ce sont celles de Scarlett Johansson,
mais rien n'est moins sûr, au vu du déluge d'images
de synthèse. Il semble tout de même que l'actrice devienne
peu à peu une spécialiste des personnages dont le
corps et l'esprit sont dissociés (Lucy,
Her, Under
the skin…). Dis, Scarlett, quand nous refais-tu un
film où tu ne disparais pas sous des tonnes d'effets spéciaux
? là, depuis un moment, c'est Lost in transformation…
Pour en revenir à ce Ghost in the shell, l'accumulation
d'images spectaculaires et complètement fabriquées
crée une distance technologique rédhibitoire pour
l'empathie ou même simplement l'intérêt que l'on
pourrait avoir pour ces semblants de personnages. Explosions hallucinantes,
transformations aberrantes, glissades du réel, tout est permis
et donc tout peut arriver ainsi que son contraire. Lorsqu'à
la fin, le méchant (oui, oui, il y a un méchant) lâche
sur Scarlett et son pote une sorte de robot araignée qui
tire des missiles, c'est assez pathétique. Heureusement,
il y a Kitano.