Il paraît que l'Emmanuelle
de 1974 était un navet. J'aime bien les navets, mêmes
crus. Ça a un peu le goût des radis. Cinquante (!)
ans plus tard, c'est Noémie Merlant qui reprend le rôle
de Sylvia Kristel. J'aime bien Noémie Merlant. Même
que je l'ai croisée dans une rue à Montreuil. Parce
qu'elle habite Montreuil. Et elle est capable de jouer la comédie
(L'innocent,
trop bien !), ou des rôles plus sombres ou plus ambigus (Les
Olympiades, Portrait
de la jeune fille en feu…).
Mais l'Emmanuelle de 2024 est aussi un navet. Brillant,
tout nouveau tout beau, mais très fade. Certes, les images
sont belles, Noémie Merlant parvient à donner à
son personnage un quelque chose d'un peu étrange, entre froideur
et fragilité, mais l'ensemble du film est d'une lenteur vaine,
sans doute parce qu'il n'a pas grand-chose à dire. C'est
l'histoire d'une femme qui peine à trouver du plaisir et
qui finalement… Bon, ça n'est pas une surprise, même
pour ceux qui ne savent pas, c'est aisément prévisible.
Cela se passe à Hong Kong, mais cela pourrait être
aussi bien Buenos Aires ou Manchester, tout serait semblable, ou
presque, l'action (euh… quelle action ?) étant presque
intégralement circonscrite dans un hôtel international.
Il y a un dialogue de quelques minutes un peu pimenté, mais
question images, c'est très sage. La sensualité ?
Elle est vaguement esquissée, mais tout est très froid,
sans frissons. Bon, pas grave, j'irai voir quand même voir
le prochain film avec Noémie Merlant. Ou pas.