C'est une comédie, mais
pas que. C'est une comédie parce que c'est drôle, pas
tout le temps, pas à mourir de rire, mais le rythme, la légèreté,
les ruptures, les surprises font que l'ensemble n'est jamais lourd,
jamais vraiment grave, toujours comme si la vie était un
ensemble de plaisirs, même au milieu des larmes. Parce qu'il
y a des larmes, aussi. Puisqu'il y a une histoire d'amour, il y
a des larmes. Mais ce n'est pas qu'une histoire d'amour. Pas non
plus une comédie romantique. Plutôt une comédie
d'amour. Portée par quatre comédiens et comédiennes
en état de grâce, à qui on a laissé une
grande liberté, mais qui jouent sans en faire trop, avec
une belle complicité. Il y a du théâtre, des
frissons, du suspense, de la joie et de la mélancolie, des
vieilles chansons. L'immense bonheur de retrouver Anouk Grinberg
après des années d'absence, son phrasé inimitable
et le charme qui en découle… le non moins grand bonheur
de se dire que Noémie Merlant pourrait bien être le
chainon manquant entre un romantisme pur et un humour ravageur.
Louis Garrel en tant que réalisateur trouve le tempo parfait,
alternant des beaux silences et des dialogues pétillants.
Il y a quelque chose là-dedans qui ressemble aux vieilles
comédies américaines, irrévérencieuses
et élégantes. C'est un petit bonheur de cinéma
immédiat, mais pas que : les personnages sont attachants
et ils restent en mémoire, avec leurs états d'âme,
leurs éclats, leurs fêlures. C'est une comédie,
certes, mais c'est surtout un putain de bon film.