Dans la filmographie de Jacques
Audiard, ces Olympiades ont un parfum de douceur inhabituel
pour ce réalisateur souvent radical dans sa manière
de présenter les passages à l'acte. Ici, pas d'armes
à feu, pas de violence physique (ou presque, il y a un coup
de poing, un seul, mais tellement libérateur), pas de tournant
dans le récit dû à l'emploi de la force. Des
histoires d'amour, de sexe, de sentiments et de désir, rien
de vraiment nouveau sur la carte du tendre et pourtant, l'impression
de découvrir comment se passe une rencontre amoureuse, comment
elle évolue, comment elle se brise. L'image en noir et blanc,
nette, contrastée, donne un aspect intemporel aux échanges,
aux dialogues, aux façons de se regarder, de se jauger, de
tomber. C'est complètement actuel, Audiard a soixante ans
passés et pourtant il filme la jeunesse comme s'il en faisait
partie, avec une énergie très juvénile et cependant,
ce triangle amoureux, puis quatuor, fait parfois penser à
Marivaux, de par sa légèreté et sa gravité
qui se succèdent, se superposent, s'entremêlent. Drôle
puis frôlant la tragédie, hyper réaliste puis
comme à l'intérieur d'un rêve, le film enchante,
trouble, emporte là où on ne l'attend pas. Et puis
il y a le parc Montsouris en forme de clin d'œil à la
Cléo de Varda.