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septembre : Agrippa, Weckmann et les autres
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi c’est clair, il y a un
retour des valeurs protestantes en France, on n’arrête pas
de parler d’Agrippa. Agrippa, Agrippa ? qui sait celui-là
? Agrippa d’Aubigné, ayant vécu au XVIème
siècle, poète sur le tard, après une longue carrière
politique, finit sa vie à Genève, loin de l’agitation
et des virus ambiants.
Plus près de nous, il y a un sinistre de l’Education qui
pourrait bien se retirer, lui aussi, de l’agitation, tant il nous
a fait marrer avec ses masques et ses mesures anti-pandémie.
Si un enfant commence à avoir la goutte au nez (environ trois
enfants sur quatre dans certaines classes), s’il a un peu de fièvre
(avec un thermomètre frontal, c’est la fiabilité
complètement non acquise), appelez les parents qui doivent impérativement
venir le chercher (parce que tous les parents sont disponibles dans
la journée, c’est bien connu) et en attendant, isolez-le
en présence d’un adulte (lequel ? où ? faudrait
un jour expliquer à nos divers sinistres que dans les écoles,
il n’y a PAS d’infirmerie, et PAS non plus de personnel
supplémentaire payé à ne rien faire…), mettez
un masque à l’enfant suspecté d’être
malade (de quoi le rassurer…) et vous aussi, en tant qu’enseignant.
Je l’ai mis une fois, pour voir, nous étions entre collègues…
(comment ? vous ne savez toujours pas que dans la vraie vie, je suis
maître d’école ?) Vous ne pouvez plus respirer, plus
personne ne comprend ce que vous dites, et vous avez l’air d’un
intervenant d’urgence sanitaire dans les films de science fiction.
Au bout de dix secondes avec ça, tous vos élèves
sont, soit terrorisés, soit morts de rire.
Bon, je me suis un peu écarté du sujet principal de ce
site, mais j’y reviens. Enfin, écarté, ce n’est
pas aussi évident que ça. Dans quelques années,
et sans doute plus tôt qu’on ne pourrait le croire, je suis
sûr que nous aurons droit à une série de films s’inspirant
de cette grande mascarade.
Allez, camarades, encore un effort ! On a loupé la grande grève
générale, le grand soir, tout le monde dans la rue, on
va réussir le grand bordel, tout le monde chez soi, les entreprises
au ralenti, la récession pour de bon, les mesures d’urgence,
et même le petit stressé de l’Elysée sera
cloué au lit avec un thermomètre entre les fesses et une
tisane sur sa table de nuit. Ô vision délicieuse…
Mais j’ai dit que je revenais au cinéma, voilà,
voilà. J’ai vu deux films français, aux antipodes
l’un de l’autre, mais qui m’ont tous les deux énormément
remué. "Le prophète", de Jacques Audiard , est
une plongée en enfer, une apnée prolongée dans
un univers carcéral qui semble furieusement crédible.
Sur cette base, il y a une vraie histoire, qui fait frémir et
qui remet en cause profondément l’enfermement, une des
valeurs de notre système judiciaire. Système en péril.
A plus d’un titre. On pourrait parler des juges d’instruction,
aussi. Mais, cette newsletter n’est pas une tribune politique.
L’autre film, c’est celui qui a un titre plus long que la
jupe de Chiara Mastroianni, "non ma fille, tu n’iras pas
danser", on pourrait rajouter, "et tu feras ce que je dis,
car ma fille (ou ma sœur, ou ma mère…) ce que je fais,
c’est pour ton bien parce que toi, vois-tu, tu n’es pas
capable de t’occuper de toi-même, alors il faut bien que
quelqu’un le fasse,…" Ici, la fille est en droit de
répondre, allez vous faire voir (on peut même dire pire,
mais j’ai promis d’éviter les insanités) et
ce qui est le plus réjouissant dans le film, c’est que
la fille en question ne fait finalement jamais ce qu’on lui dit
de faire, au risque de tomber, d’ailleurs. C’est un drôle
de film, tout en déséquilibres, peut-être un peu
incohérent (je le concède, mon a. g. ;-) ) mais tellement
vivant !
Il y a aussi plein de critiques d’Isabelle E-C, qui a dû
faire une cure de DVD pendant les vacances, avec un commentaire tout
à fait intéressant sur Slumdog millionaire, qui se passe
en Inde et il faut vous dire que ce pays fut un moment la deuxième
patrie de la dite Isabelle.
Vous pouvez aussi vous intéresser aux énigmes, la solution
de la vingt-cinquième, un petit piège dans lequel certains
d’entre vous sont gentiment tombés, et la nouvelle, la
vingt-sixième, facile (si, si) mais avec un point de règlement
draconien.
Et puis, et puis… le coup de cœur, les soupirs de Weckmann.
Je vous en souhaite des semblables. Je vous souhaite à tous d’être
un jour aussi transporté, d’avoir l’impression que
vous allez exploser, que c’est trop d’un coup alors qu’en
fait, vous êtes juste ému. Mais ému à un
point que vous ne pouvez pas concevoir. Le texte que vous lirez (parce
que oui, vous le lirez, et si vous ne le faites pas, je vous déteste)
est sans doute en deçà de la réalité des
émotions ressenties, et il aurait pu être accompagné
d’un bout de film. Mais les images rapportées n’avaient
pas la puissance des vibrations du moment. Alors, voilà, vous
imaginerez peut-être, vous vous laisserez porter par le rêve.
Quoique ; c’était tout de même extraordinairement
réel.
Portez-vous bien…
al 1
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(là,
c’est une erreur grossière, on écrit :
"qui c’est celui-là ?")
(autre
erreur, ce n’est pas LE prophète, c’est UN prophète,
et ça change pas mal de choses…)
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