6 septembre : Agrippa, Weckmann et les autres


Je ne sais pas pour vous, mais pour moi c’est clair, il y a un retour des valeurs protestantes en France, on n’arrête pas de parler d’Agrippa. Agrippa, Agrippa ? qui sait celui-là ? Agrippa d’Aubigné, ayant vécu au XVIème siècle, poète sur le tard, après une longue carrière politique, finit sa vie à Genève, loin de l’agitation et des virus ambiants.

Plus près de nous, il y a un sinistre de l’Education qui pourrait bien se retirer, lui aussi, de l’agitation, tant il nous a fait marrer avec ses masques et ses mesures anti-pandémie. Si un enfant commence à avoir la goutte au nez (environ trois enfants sur quatre dans certaines classes), s’il a un peu de fièvre (avec un thermomètre frontal, c’est la fiabilité complètement non acquise), appelez les parents qui doivent impérativement venir le chercher (parce que tous les parents sont disponibles dans la journée, c’est bien connu) et en attendant, isolez-le en présence d’un adulte (lequel ? où ? faudrait un jour expliquer à nos divers sinistres que dans les écoles, il n’y a PAS d’infirmerie, et PAS non plus de personnel supplémentaire payé à ne rien faire…), mettez un masque à l’enfant suspecté d’être malade (de quoi le rassurer…) et vous aussi, en tant qu’enseignant. Je l’ai mis une fois, pour voir, nous étions entre collègues… (comment ? vous ne savez toujours pas que dans la vraie vie, je suis maître d’école ?) Vous ne pouvez plus respirer, plus personne ne comprend ce que vous dites, et vous avez l’air d’un intervenant d’urgence sanitaire dans les films de science fiction. Au bout de dix secondes avec ça, tous vos élèves sont, soit terrorisés, soit morts de rire.

Bon, je me suis un peu écarté du sujet principal de ce site, mais j’y reviens. Enfin, écarté, ce n’est pas aussi évident que ça. Dans quelques années, et sans doute plus tôt qu’on ne pourrait le croire, je suis sûr que nous aurons droit à une série de films s’inspirant de cette grande mascarade.
Allez, camarades, encore un effort ! On a loupé la grande grève générale, le grand soir, tout le monde dans la rue, on va réussir le grand bordel, tout le monde chez soi, les entreprises au ralenti, la récession pour de bon, les mesures d’urgence, et même le petit stressé de l’Elysée sera cloué au lit avec un thermomètre entre les fesses et une tisane sur sa table de nuit. Ô vision délicieuse…

Mais j’ai dit que je revenais au cinéma, voilà, voilà. J’ai vu deux films français, aux antipodes l’un de l’autre, mais qui m’ont tous les deux énormément remué. "Le prophète", de Jacques Audiard , est une plongée en enfer, une apnée prolongée dans un univers carcéral qui semble furieusement crédible. Sur cette base, il y a une vraie histoire, qui fait frémir et qui remet en cause profondément l’enfermement, une des valeurs de notre système judiciaire. Système en péril. A plus d’un titre. On pourrait parler des juges d’instruction, aussi. Mais, cette newsletter n’est pas une tribune politique.

L’autre film, c’est celui qui a un titre plus long que la jupe de Chiara Mastroianni, "non ma fille, tu n’iras pas danser", on pourrait rajouter, "et tu feras ce que je dis, car ma fille (ou ma sœur, ou ma mère…) ce que je fais, c’est pour ton bien parce que toi, vois-tu, tu n’es pas capable de t’occuper de toi-même, alors il faut bien que quelqu’un le fasse,…" Ici, la fille est en droit de répondre, allez vous faire voir (on peut même dire pire, mais j’ai promis d’éviter les insanités) et ce qui est le plus réjouissant dans le film, c’est que la fille en question ne fait finalement jamais ce qu’on lui dit de faire, au risque de tomber, d’ailleurs. C’est un drôle de film, tout en déséquilibres, peut-être un peu incohérent (je le concède, mon a. g. ;-) ) mais tellement vivant !

Il y a aussi plein de critiques d’Isabelle E-C, qui a dû faire une cure de DVD pendant les vacances, avec un commentaire tout à fait intéressant sur Slumdog millionaire, qui se passe en Inde et il faut vous dire que ce pays fut un moment la deuxième patrie de la dite Isabelle.
Vous pouvez aussi vous intéresser aux énigmes, la solution de la vingt-cinquième, un petit piège dans lequel certains d’entre vous sont gentiment tombés, et la nouvelle, la vingt-sixième, facile (si, si) mais avec un point de règlement draconien.

Et puis, et puis… le coup de cœur, les soupirs de Weckmann. Je vous en souhaite des semblables. Je vous souhaite à tous d’être un jour aussi transporté, d’avoir l’impression que vous allez exploser, que c’est trop d’un coup alors qu’en fait, vous êtes juste ému. Mais ému à un point que vous ne pouvez pas concevoir. Le texte que vous lirez (parce que oui, vous le lirez, et si vous ne le faites pas, je vous déteste) est sans doute en deçà de la réalité des émotions ressenties, et il aurait pu être accompagné d’un bout de film. Mais les images rapportées n’avaient pas la puissance des vibrations du moment. Alors, voilà, vous imaginerez peut-être, vous vous laisserez porter par le rêve. Quoique ; c’était tout de même extraordinairement réel.

Portez-vous bien…
al 1

 

 

 

(là, c’est une erreur grossière, on écrit :
"qui c’est celui-là ?")

 

 

 

 

 

 

 

(autre erreur, ce n’est pas LE prophète, c’est UN prophète, et ça change pas mal de choses…)