Non ma fille,
tu n'iras pas danser **

Christophe Honoré

L'histoire

Léna, divorcée, vient passer quelques jours avec ses deux enfants dans la maison familiale, en Bretagne. Disputes, surprises en tous genre l'attendent...

Avec

Chiara Mastroianni, Marina Foïs, Marie-Christine Barrault, Jean-Marc Barr, Fred Ulysse, Julien Honoré, Louis Garrel

Sorti

le 2 septembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Oui, tu pleureras et tu riras...




 

Les films de Christophe Honoré, très parisiens, ont une tendance pseudo intellectuelle assez pénible, souvent ampoulés du côté des dialogues, lorgnant sur feu la nouvelle vague, donnant toujours un des rôles principaux au suprêmement énervant Louis Garrel. Chiara Mastroianni, "fille de", n’incarne que des personnages un peu fêlés, se posant des milliards de questions, trimballant son physique étrange, entre une beauté classique mal assumée et un charme très particulier dû au déséquilibre permanent.
Est-ce la Bretagne, ou la présence d’enfants, ou la relégation au second plan de Louis Garrel, ou bien encore une incertaine magie qui plane sur les images, nul ne le sait et c’est tant mieux comme ça, il se trouve que le film est formidablement vivant, sans cesse entre rire et larmes.
Il y a la campagne (enfin une Bretagne sans la mer) qui inspire l’ennui ou la contemplation, et où toutes les tensions peuvent éclater, un terrain mouvant, que Honoré montre d’une façon absolument pas consensuelle, pas de clichés à l’horizon. Il y a des danses folkloriques qui racontent une histoire effarante avec drôlerie. Il y a des scènes de famille terribles, d’une violence verbale cruelle malgré l’apparente décontraction, des rapports entre les personnages tout sauf figés, un mange-disques, des sourires dévastateurs… C’est déstabilisant, jamais attendu, à l’image du personnage principal, une trentenaire aux prises avec la vie, qui ne fait rien comme son entourage le voudrait. L’énervante Chiara Mastroianni est effectivement parfois horripilante, mais ses failles sont si crédibles, on ne peut lui en vouloir, on l’aime ainsi, cette Léna, si bancale, si passionnée… Bien sûr, le film fait penser à "un conte de Noël" de Desplechin, sans la beauté formelle de ce dernier, sans la virtuosité de la mise en scène. Ici, c’est le côté foutraque qui ressort, l’énergie constante, alors on se moque au final que la vision de la famille en général soit si désespérante, on retient la vitalité même dans la mélancolie, ça ressemble furieusement à la vie, tout simplement. Et venant d’Honoré, c’est une surprise assez prodigieuse.

 

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire