Youssef Salem a du succès *

Baya Kasmi

L'histoire

Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire.


Avec

Ramzy Bedia, Noémie Lvovsky, Abbes Zahmani, Melha Bedia, Tassadit Mandi, Oussama Kheddam, Lyes Salem

Sorti

le 18 janvier 2023


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Famille à écrivain, famille foutue !

 

Ah, la jolie comédie… la famille, encore, comme dans Les miens, mais ici le propos et le traitement sont plus légers. Un bon mot de Philip Roth, cité dans le film, résume tout : Lorsqu'un écrivain naît dans une famille, la famille est foutue. On pourrait aussi rajouter ce que dit Nancy Huston à propos de la famille, What else ? (Quoi d'autre ? Je traduis pour les encore plus ignares que moi, question langue anglaise)
Bien sûr, la famille est ici algérienne et les choses n'arriveraient pas de la même façon dans une famille portugaise, australienne, sénégalaise ou française. Quoique. Le mérite comme unique satisfaction, la honte comme ultime humiliation, l'obligation de respect au sein du clan, les secrets toujours et encore secrets, les mensonges inévitables pour ne pas risquer le bannissement, le sexe caché, l'amour, bien sûr l'amour, c'est beau l'amour mais surtout pas le désir et j'en passe parce que la liste est longue, toutes ces choses qu'on ne dit pas en famille, ou si peu, ou qu'on esquive et qu'on évoque à mots couverts, biaisés, détournés… Baya Kasmi et Michel Leclerc ont concocté un scénario à l'apparence légère, une pure comédie, mais le sujet, les sujets familiaux sont profonds, ils nous façonnent, quoiqu'on dise et quoiqu'on veuille et ce verni fait de drôleries, de quiproquos, de gags, de bons mots et de tout ce qui peut créer de l'humour permet d'encaisser et de supporter les émotions fortes que tout cela procure. La Ligne, un autre film sorti le même jour aborde aussi la difficulté des relations familiales mais sans recul, et l'effet en est finalement beaucoup moins efficace. Il se trouve aussi que Baya Kasmi, à la réalisation, insuffle bien plus d'énergie et de personnalité à son film que son compère Michel Leclerc n'en donne aux siens. Et que dire de Ramzy Bedia, colosse aux pieds d'argile, capable dans la même scène de faire sourire, rire, et pleurer pour finir… Il y a certainement des faiblesses dans le film, des facilités (les passages à la télé…) mais ce n'est rien au regard des grandes qualités d'écriture, de montage, de rythme et de direction d'acteurs de ce faux petit film. Youssef a du succès, ce ne serait que justice si le film en avait aussi.

 

Vos commentaires pour ce film

Youssef (l’écrivain) a un problème avec ses parents,
Dans son livre on ne sait pas bien où est la vérité,
Le film étrille les médias, les bien-pensants,
le film est un questionnement sur les origines, la famille la religion,
La tendresse est omniprésente, on sourit beaucoup, un film humaniste qui nous fait aimer la différence,


Dominique P, le 23 janvier 2023

 

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