Tirez la langue, mademoiselle *

Axelle Ropert

L'histoire

Boris et Dimitri Pizarnik sont médecins dans le quartier chinois à Paris. Ils sont frères et c’est ensemble qu’ils pratiquent leur métier, consacrant tout leur temps à leurs patients.
Une nuit, ils sont amenés à soigner une petite fille diabétique que sa mère, Judith, élève seule. Ils tombent tous deux amoureux de Judith.

Avec

Louise Bourgoin, Cédric Kahn, Laurent Stocker, Paula Denis, Serge Bozon, Camille Cayol

Sorti

le 4 septembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lumière douce

 

La douceur et la délicatesse nimbent fort joliment cette comédie amère, menée sur un faux rythme, sans évènements marquants (ou presque). On pourrait parfois se croire dans une histoire écrite par Rohmer, la morale finale en moins, et infiniment mieux jouée. La situation de départ est à la fois improbable et théorique, les deux frères médecins qui consultent ensemble n'ont probablement pas d'équivalent dans la réalité et leur duo, parfois duel, parfois fusionnel, installe de façon un peu trop évidente toutes les conséquences à venir, en particulier les élans amoureux et la façon dont ils s'opposent et se brisent… mais cette paire de docteurs est aussi une belle trouvaille de la part d'Axelle Ropert, elle fait merveille dans quelques délectables petites scènes de consultation où le grand costaud à la voix grave "comme du béton" (Cédric Kahn) contraste élégamment avec le petit timide mais beaucoup plus tendre (Laurent Stocker).
Le quartier de Paris qui accueille le récit apporte une touche inédite. Le onzième arrondissement dans "Chacun cherche son chat" était très cinématographique, il n'était pas évident que le quartier chinois du treizième arrondissement le soit autant. En plus de l'architecture verticale, les habitants croisés pas les deux médecins donnent une proximité réjouissante à l'ensemble du film.
Et puis, au cœur de tout cela, il y a Judith, incarnée par Louise Bourgoin. Ici, elle ne joue pas de sa fantaisie ou de sa plastique. On est loin de "la fille de Monaco" ou d' "Adèle Blanc-Sec". Elle est une véritable actrice, montrant une douceur amère d'un charme absolu. La réalisatrice, qui ne cherche pas la belle image ou le cadrage hallucinant, est parvenue à la saisir sous une lumière en clair-obscur et l'éclairer comme une beauté fragile. Elle crée l'émotion, elle est l'âme du film, à son image, douce et lumineuse.

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire