Take Shelter

Jeff Nichols

L'histoire

Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l'incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l'habite...

Avec

Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Whigham

Sorti

le 4 janvier 2012

La fiche allociné

 

La critique d'al 1

Tempête en mode halluciné

 

Plus la fin du Monde se rapproche (même si ce n'est pas pour demain, rassurez-vous), plus les cinéastes se révèlent imaginatifs sur ce thème. On est souvent très loin du film catastrophe, car des véritables auteurs se sont emparés de cette grande peur, qui en cache sans doute d'autres. Récemment, Lars Von Trier avec "Melancholia" a remisé "Armageddon" ou "2012" au rayon des catalogues d'effets spéciaux, tant son film est créatif.
Ce "Take Shelter" n'est pas à proprement dit une production traitant de l'Apocalypse, mais les peurs et les fascinations qu'éprouve le personnage principal sont similaires de celles vécues par les prédicateurs et leurs disciples. Tendance légèrement new age, musique planante et hypnotique, rêves prémonitoires, effets spéciaux absolument pas gratuits, scénario resserré à l'extrême sur un noyau de personnages, tout est réuni pour faire œuvre d'intelligence et ouvrir le sujet à autre chose que de la banale science fiction. Curtis, l'homme qui rêve de la tempête du siècle et de ses conséquences dramatiques pour sa famille, n'est absolument pas monolithique : il poursuit son obsession jusqu'au bout, et tous les efforts qu'il fournit, pathétiques et proches de la folie, pour protéger sa femme et sa fille en agrandissant l'abri anti-tempête, ne sont pas montrés sous un seul angle de vision : le spectateur peut le suivre en se laissant porter par son intuition, comme il peut aussi se ranger aux côtés de ses proches, désemparés et stupéfaits. Mais le personnage porte en lui aussi sa propre contradiction : s'il cherche à mettre sa famille hors de portée de la tempête qu'il est seul à savoir venir, il n'exclut pas l'hypothèse de la folie, et entreprend de se soigner. Ces attitudes opposées sont l'intérêt du film, mais aussi ses propres limites : les images de tempête montrées sont-elles issues de l'imagination ou bien sont-elles réelles ? Si la réponse est claire pendant la grande majorité du récit, la toute fin est ambiguë, et le spectateur trouvera cela absolument génial, ou bien versant dans le grand n'importe quoi.
A la sortie de la projection, on peut remettre en question beaucoup de la fascination exercée par l'aspect formel, et trouver l'ensemble assez vain…

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire