C'est étrange, ces deux
suites (sorties le même jour…) treize années
plus tard pour l'un, quatorze pour l'autre... Avatar
et ses clones étaient très attendus, les petites aventures
de Stella un
peu moins. En 2008, Syvlie Vereyde racontait la sortie de l'enfance
(la sienne), la découverte d'un autre milieu que le sien.
Le film reposait sur l'opposition entre l'univers du café
tenu par les parents de Stella, très populaire, peuplé
de personnages attachants, pathétiques parfois mais pleins
de vie, et l'ambiance du collège fréquenté
par des familles aisées, Stella faisant figure de vilain
petit canard. L'histoire de Stella est amoureuse est censée
de passer sept ans plus tard, l'année du Bac pour la très
jeune adolescente devenue jeune femme. Il y a toujours l'impression
pour elle de ne pas être au bon endroit, elle est entourée
de jeunes bourgeoises au lycée. Son milieu familial se liquéfie,
le père (toujours Biolay) est parti pour une autre, la mère
(Marina Foïs a remplacé Karole Rocher) est obligée
de vendre le café, dommage… Pour garder une opposition
entre deux univers, la réalisatrice envoie son héroïne
(son double) en boîte de nuit, plus précisément
aux Bains-Douches, où elle rencontre un jeune éphèbe
(beau gosse). Rapprochement, contact, histoire d'amour… Et
beaucoup de scènes sur la piste de danse. Dixon (celui qui
joue le beau gosse) se trémousse effectivement très
bien, mais il ne se passe pas grand-chose dans cette atmosphère
qui paraît trop bon enfant, pas très crédible.
Le récit sombre dans une répétition légèrement
ennuyeuse : Stella se brouille avec ses copines, file aux Bains,
observe le beau gosse, retourne chez elle, se fait engueuler par
sa mère, se réconcilie avec ses copines, les emmène
aux Bains, se frotte au beau gosse, repart chez sa mère,
etc. Tout ça pour aller jusqu'à la fin de l'année,
jusqu'au Bac. Il y a un peu de nostalgie, une reconstitution des
années 80 pas toujours très juste, des jeunes actrices
jouant en dedans, dans une sorte de naturel sonnant parfois un peu
faux, en opposition aux très démonstratifs Biolay
et Marina Foïs. Il y a peut-être chez Syvlie Vereyde
la volonté de faire de Stella un Antoine Doisnel au féminin,
c'était plutôt bien parti avec le premier opus de 2008,
mais cette suite est au final, assez décevante.