Stella *

Sylvie Verheyde

L'histoire

1977. Stella entre en sixième, dans un grand lycée parisien. Stella entre dans le monde. Un nouveau monde, à l'opposé de celui qu'elle connaît. Elle, elle vit dans un café, un café d'ouvrier, à la frontière de Paris. Cette rentrée va changer sa vie.


Avec

Léora Barbara, Karole Rocher, Benjamin Biolay, Guillaume Depardieu, Melissa Rodrigues, Thierry Neuvic

Sorti

le 12 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Quitter l’enfance


Bien sûr, on peut relever tout un tas d’erreurs de détail sur la reconstitution de cette année 1977 : la finale St Etienne-Bayern (facilement reconnaissable avec les verts en shorts noirs) c’est en mai 76, on ne disait pas à cette époque "comment elle t’a cassé…" Mais tout ça n’a pas beaucoup d’importance, ce qui touche ici, c’est la justesse du ton trouvée pour raconter le quotidien d’une pré-ado, autant sur le plan des relations avec les autres que sur celui de son adaptation à l’institution scolaire.
Cette sincérité dans le propos s’accompagne d’un regard original mis en scène de façon impressionniste, sous la forme d’un journal intime : par instants très réaliste, puis comme l’expression poétique de sentiments diffus. Pour peu qu’on se laisse emmener dans cet univers, on a tous onze ou douze ans, qu’on soit fille ou garçon, on se retrouve tous en train d’écouter Eddy Mitchell, ou de tenter d’échapper aux mauvaises notes au collège, ou bien encore de regarder les adultes en étrangers mais aussi comme un futur possible, qui fait peur et fascine en même temps.
Les deux jeunes filles (Léora Barbara et Melissa Rodrigues) sont extraordinairement justes, jamais à côté du rôle, ne forçant jamais leur jeu. Les adultes sont eux aussi subtilement interprétés, un peu lointains, avec une part d’inaccessible et de mystère. Benjamin Biolay est ici une révélation, accrochant la caméra, belle gueule.
Moins direct, moins provocateur que du Pialat, mais bien plus vrai que du Diane Kurys, Stella entre dans le cercle très fermé des beaux films sur cette période juste avant l’adolescence, petit enfer où l’insouciance n’a pas encore fait place à la révolte, où l’on a tant de mal à exprimer ses doutes et son désarroi de quitter l’univers rassurant de l’enfance.

   

 

 

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