Slalom... ou surf sur un sujet
en vogue. Une jeune sportive de haut niveau et son entraîneur
dans une relation d'abord trouble, puis toxique. Ce qu'on nous montre
est peut-être ambigu, parce que le rapport entre les deux
personnages n'est ni une histoire d'amour, ni une emprise à
sens unique, il n'empêche qu'il s'agit d'abus sexuels d'un
adulte sur une mineure. Une histoire malheureusement classique,
parfaitement dénoncée par la réalisatrice qui
sait de quoi elle parle, autant pour l'aspect sportif que pour la
description de la relation destructrice. Les personnages sont plutôt
bien construits, fort bien interprétés (Noée
Abita, après Ava,
confirme son talent), crédibles. Le récit est clair,
solide, implacable et finalement sans surprises. D'où vient
alors, malgré toutes ces qualités, ce sentiment de
voir un film en forme de dossier, n'allant pas plus loin que son
sujet ?
Un autre film assez récent, Grâce
à Dieu, relatait et dénonçait aussi
des faits scandaleux d'abus sexuels mais il avait une construction
impressionnante, vertigineuse et François Ozon prenait du
recul pour nous livrer une œuvre à la fois formidablement
efficace et très créative de par son récit.
Ici, dans ce slalom, le spectateur est plongé au cœur
de l'histoire, un peu asphyxié : tout est surligné,
même l'ambiguïté. C'est complexe, et la réalisatrice
cherche à le montrer et à le démontrer, au
risque de lasser…
