Autant vous le dire tout de suite,
je suis loin d'être un fan de la série Star Wars
(à ce propos, c'est traduit en Guerre des étoiles,
pourquoi le s est à war, alors ? ça ferait plutôt
les guerres de l'étoile, non ? mais je suis nul en américain,
désolé).
Cette succession de films de SF n'est, pour moi, pas très
loin du nanar… L'ensemble prête à la marrade,
du "je suis ton père" qui pourrait être sorti
d'un épisode de Dallas ou de toute autre série familiale
décadente aux soldats en blanc qui se font autant dégommer
par les gentils rebelles que les romains par Astérix et Obélix
(y a-t-il, dans toute la série, un rebelle qui se prenne
une prune par un de ces machins blancs ? et d'ailleurs, ce sont
des robots, ou bien des soldats avec une armure ?) en passant par
les maquettes de vaisseaux spatiaux qu'on a dû mettre un paquet
d'heures à construire et qui, visiblement, donnent aux réalisateurs
successifs un malin plaisir à les détruire…
Entre les trois premiers épisodes et les autres qui sont
finalement les premiers, je n'ai pas entièrement tout suivi.
Ce Rogue One est un spin-off
(kékséksé, un spin-off ? D'après Wiki,
c'est une "forme de scission d'entreprise". Ou
bien une "série dérivée se focalisant
sur un ou plusieurs personnages d'une précédente œuvre,
ou ayant pour cadre un univers de fiction similaire sans pour autant
avoir de personnage en commun avec elle". C'est bien dit,
hein ? Là, il y a des personnages en commun avec les épisodes
précédents, mais ce ne sont pas les personnages principaux.
On y voit brièvement le très vilain Dark Vador, mais
dans mon souvenir, il avait une voix encore plus terrible. En revanche,
l'aspect "en manque de Ventoline" est très bien
rendu. On y voit aussi trois secondes la princesse Lara, ou Léa,
ou Leïana, bref vous avez compris. Avec ses nattes à
la noix. Pendant une bagarre dans les airs entre vaisseaux plus
ou moins spatiaux, j'espérais entrevoir Han Solo sortir l'une
de ses blagounettes à deux balles, mais non, pas d'Harrison
Ford à l'horizon.
C'est très divertissant, on n'y comprend que couic au début,
avec plein de références qui m'ont échappé,
et puis assez rapidement les choses se mettent en place et ça
se suit comme un récit d'aventures héroïques
à l'ancienne, avec un couple vedette dont le personnage masculin
ressemble un peu à Anglade, jeune. La fille a un côté
Nikita ou bien n'importe laquelle des héroïnes
de Besson, du genre qu'on ne lui marche pas sur les pieds. L'une
des planètes explorées est tout à fait reconnaissable,
c'est la planète Mars de Seul
sur Mars, en vrai le Wadi Rum en Jordanie (je frime, là,
c'est parce que j'y suis allé, dans une autre vie…).
Les décorateurs des univers urbains ont dû se repasser
quelques millions de fois Blade Runner et l'une des maquettes
de vaisseau spatial semble fabriquée avec des legos. Il y
a même une bataille au sol, pas dans l'espace, qui fait furieusement
penser à Full Metal Jacket de Kubrick ou à
la ligne rouge de Malick, palmiers compris, et les deux
rebelles asiatiques semblent tout droit sortis des Sept Samouraïs
de Kurosawa. Le réalisateur, celui de l'excellent Monsters,
apporte aussi un peu de sa patte au milieu de tous ces pompages.
Bref, c'est très prenant, pas suffisamment pour ne pas voir
toutes ces choses, mais beaucoup plus néanmoins que les épisodes
initiaux de Star Wars (dans ce qui me reste de mémoire),
on passe un bon moment, il y a même tout plein de cinémas
qui le passent en 2D pour ne pas avoir mal à la tête.