The Revenant **

Alejandro Gonzalez Inarritu

L'histoire

Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir.

Avec

Leonardo Dicaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter, Forrest Goodluck

Sorti

le 24 février 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sublime sauvagerie

 

Inarritu a de la suite dans les idées… Après trois films pourvus d'un scénario à ramifications innombrables, multipliant les personnages sans jamais s'y perdre (Amours chiennes, 21 grammes, Babel), il clôt (?) une nouvelle trilogie de récits où il est question d'un personnage principal en rémission, qui joue sa vie sur quelques jours. Uxbal dans "Biutiful" était un sombre trafiquant atteint d'un cancer et tentait de se refaire une santé morale avant de mourir. L'acteur déchu de "Birdman" affrontait son passé quand il montait sur scène et essayait de survivre au bouillonnement de faits et de personnages qui lui tournaient autour pendant les quelques semaines que duraient les répétitions dans le théâtre. Ici, dans ce "revenant", il s'agit encore d'un homme meurtri, dans sa chair et dans ses sentiments, et qui se retrouve mû de façon presque surnaturelle par la volonté de vengeance envers celui qui lui a enlevé la seule personne qui le reliait à la vie. Les trois films ont en commun une maestria formelle sans commune mesure. Inarritu est d'abord un faiseur d'images incomparable, et même s'il va chercher un peu de son inspiration du côté de Kubrick ou de Terrence Malick, et même de Tarkovski, son utilisation des grands angles, sa science du cadrage progressif et ses montages contrastés à l'extrême n'ont absolument rien de gratuit ni d'un simple hommage ou d'une volonté de semer quelques références. Les emprunts à d'illustres réalisateurs ne sont que des moyens supplémentaires qu'il rajoute à ses propres façons de faire pour parvenir à ce qu'il désire. Il souhaite manifestement mettre le spectateur face à une épreuve, celle-là même traversée par son personnage. Le spectateur la vit pleinement, lui aussi. En matière d'ambiance, Inarritu est passé maître. De Biutiful on sortait envahi de pensées sombres. Birdman vous donnait des envies de calme absolu tant l'agitation était palpable. "The Revenant" vous glace pour quelques heures après la projection. Les paysages enneigés, dans leur globalité comme dans les plus infimes détails, sont absolument incroyables. Ce ne sont pas des cartes postales décoratives, comme on peut voir souvent dans quelques films à grand spectacle, ce sont des paysages réels. Vous avez beau être dans une salle de cinéma, avec une projection en 2D, vous n'y êtes plus vraiment. Vous êtes dans une Amérique sauvage, vierge, fascinante, inquiétante, étouffante malgré les espaces infinis. Mais il ne s'agit pas d'une communion parfaite entre l'homme et cette nature immaculée, façon "Derzou Ouzala". Ici, les vivants qui se meuvent sont entre eux pour se faire du mal, et ce qui les entoure ne les arrête pas. Ils restent bien petits face aux éléments, ils n'en demeurent pas moins les acteurs de leur destin. L'histoire qui se noue est assez basique, presque simpliste (et c'est assez surprenant de la part du réalisateur de 21 grammes, au récit si complexe). Mais on a compris depuis les premières minutes que ce qui se jouait ici, c'était la survie. Rarement au cinéma des humains ne se sont autant rapprochés des bêtes fauves. Les dialogues parcimonieux, l'impression pour chacun des protagonistes d'être chasseur ou chassé, la résistance physique presque irréelle, la réflexion effacée au profit des instincts, tout ce qui caractérise les personnages les insère dans un environnement d'une sauvagerie sublime. Si l'on accepte l'épreuve, si l'on se laisse entrainer, si l'on parvient à lâcher prise, l'impression en tant que spectateur est incomparable. Une expérience qui vaut sans doute pas mal de voyages…

 

Vos commentaires pour ce film

enfin, elle est venue, ça faisait des lustres que je l'attendais. Vous vous demandez de quoi je parle, d'une claque bien sûr mais pas n'importe laquelle. Celle-ci n'est pas ordinaire mais cinématographique oui the revenant est une claque cinématographique pour plusieurs raisons :
- bande son efficace
- superbes paysages
- leonardo di caprio (oscar ultra mérité )
- tom hardy
- will poulter
- des scènes d'anthologie (combat contre l'ours, scènes de début et de fin)
the revenant est le film à voir, film culte comme titanic , avatar ou d'autres


Charles C, le 29 février 2016

 


Il y a des paysages magnifiques, le grand nord avec la neige, les rivières, le coucher de soleil, des indiens très méchants, des trappeurs très sauvages, il y a des grizzlis, des chevaux, et il y a Leonardo DiCaprio dans : la fureur de survivre,
DiCaprio, qui se fait bouffer par un grizzli, après il devient plaies et bosses,
DiCaprio qui se fait poignarder ses blessures s’infectent,
DiCaprio, tombe dans un précipice, dans des rapides tumultueux bordés de glace, se noie…respire.
C’est bien filmé, la musique est bien adaptée, un film de garçons pour les amateurs de films d'aventure.

Dominique P, le 13 mars 2016

 

Les images des paysages américains n’ont jamais été aussi belles pour moi et sans le côté cliché, on sent que ça compte dans leur identité…
La poésie des images où Di Caprio retrouve son amour perdu est envoûtante et elle sert de contre point à cette violence d’une époque elle aussi fondatrice. C’est pour cet amour tué que Di Caprio tue. C’est aussi pour ça qu'il n’est plus tout à fait vivant, donc pas vraiment mort ou mortel, parce que là c’est quand même un peu beaucoup tout ce à quoi il survit. Pas grave…
La scène de début avec cette eau qui coule entre les racines des arbres et l’apparition des acteurs nous fait perdre toute échelle de proportions, c’est éblouissant… ces images d’un petit point noir se déplaçant sur une étendue blanche mouvante, ce long rapprochement, vraiment quelles claques visuelles.
Des incohérences climatologiques mais le climat est bien incohérent en ces temps de misère écologique.
A voir et revoir pour le plaisir des yeux et des oreilles…

Michel F, le 17 avril 2016

 

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