Biutiful

Alejandro Gonzalez Inarritu

L'histoire

Uxbal, père de deux enfants, séparé de son ex-femme mais la voyant toujours, se sait malade. Il vit à Barcelone de trafics illégaux avec des émigrés.

Avec

Javier Bardem, Maricel Alvarez, Eduard Fernandez, Diaryatou Daff, Cheick N’Diaye, Taisheng Cheng, Luo Jin, Ruben Ochandiano, Guillermo Estrella

Sorti

le 20 octobre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sombre sur sombre

 

Inarritu a voulu, cette fois-ci, se passer de son scénariste, et il n’aurait sans doute pas dû. L’histoire est en effet beaucoup plus simple que celles de ses trois premiers films (Amours chiennes, 21 grammes et Babel), presque linéaire, avec un personnage central imposant joué par Bardem (impressionnant) et quelques autres tournant autour. C’est donc une histoire où les différents évènements sont beaucoup moins nombreux que dans les récits hallucinants concoctés par Guillermo Arriaga. Cette relative simplicité ne s’accompagne pas pour autant d’une clarté exemplaire, au contraire des trois films précédents. En effet, le contexte social, qui faisait clairement partie du décor dans ses premières œuvres, sans prendre le pas sur le récit, est ici envahissant. On a le droit à une vision terrifiante d’une Barcelone qui ferait fuir n’importe quel touriste potentiel, mettant au premier plan toute l’économie souterraine basée sur l’exploitation des émigrants, ici africains ou chinois. Ce qui est montré peut faire hurler d’indignation, mais au bout de deux heures et demi, trop c’est trop, tant de misères et d’horreurs finissent par tuer le propos, on n’y croit plus, la tragédie a versé dans le grandiloquent et les efforts de Javier Bardem pour paraître crédible sont réduits à néant par ce qui peut passer pour du misérabilisme. Inarritu plaque sur la noirceur du contexte, un personnage mi-ange, mi-ogre, rongé de l’intérieur, tout en amour et en culpabilité, terriblement sombre lui aussi. Noir sur noir, pas de contraste.
C’est d’autant plus dommage qu’on retrouve par instants la brillance d’une mise en scène spectaculaire et efficace, mais trop souvent noyée dans un flot crépusculaire qui finit par tourner en rond.

 

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire