Oh, le bel écrin ! Une
photographie léchée (l'utilisation d'une nouvelle
caméra numérique, l'Alexa 65, n'y est sans doute pas
pour rien…), un montage formidablement rythmé et surtout
un travail magnifique sur le son pour restituer des ambiances différentes,
en jouant sur des matières sonores étouffées
ou au contraire des explosions musicales… Oui, l'aspect formel
de ce Planétarium est particulièrement réussi.
Mais tout ça pour quoi ? Quel est le sujet du film ? Deux
sœurs mediums à qui il arrive quelques histoires sentimentales
sans intérêt ? La montée d'une certaine tension
avant-guerre, si bien cachée que la fin ne ressemble à
rien ? L'obsession d'un producteur de cinéma pour filmer
l'invisible, qui, comme son nom l'indique, ne se voit pas…du
tout ? Ces thèmes, ces récits traversent le film comme
des fantômes sans rien altérer, sans aucune aspérité,
sans surprise. L'écrin est splendide, de bout en bout, et
c'est pour cela que l'on ne s'ennuie pas, mais il reste désespérément
vide, à l'image du titre, dont la pertinence paraît
bien nébuleuse. Pas une seule émotion, et des acteurs
qui semblent parfois se demander ce qu'ils font là (sauf
Lily-machin-chose, qui s'y croit mais devrait un jour prendre des
cours de comédie, ou renoncer à faire l'actrice, deux
films à son actif, et deux interprétations atones).
La réalisatrice prouve à nouveau, comme dans Belle
épine et Grand
Central, qu'elle a du talent pour installer une ambiance,
un peu moins pour raconter une histoire.