C’est l’histoire d’une
jeune fille qui se cherche. Le film aussi.
Le titre est joli, on s’attend à une rose, toutes griffes
dehors, prête à s’offrir, belle comme l’aube
et furieuse comme une déchirure de l’adolescence. Hélas,
si certaines scènes ont du caractère et montrent que
la réalisatrice possède un certain talent à électriser
une ambiance, l’ensemble est plutôt décousu, peu
signifiant, parfois insipide. Léa Seydoux promène sa
moue sans véritablement convaincre, elle n’émeut
pas vraiment, elle porte le film sans trébucher mais il faut
bien dire qu’elle n’a pas grand-chose à défendre.
Les dialogues ne font pas légende, loin de là, rien
ne s’imprime dans la mémoire. L’impossibilité
de dater le film n’est pas tout à fait assumée
: certaines façons de parler, de nouer une écharpe (!)
ou des murs constellés de tags font penser à notre présent,
mais les vêtements, les motos, l’absence de portables
nous ramènent à trois décennies en arrière.
N’aurait-il pas été préférable de
n’inclure aucun repère temporel ?
De même, l’originalité de la mise en scène
semble parfois n’être basée que sur une caméra
très libre, presque instinctive (mais sans parvenir à
faire naître de l’émotion) : cela ressemble trop
souvent à une imitation ou un hommage à Pialat.
Il se dit que la réalisatrice a tout d’une future grande,
tout reste à prouver…