Macbeth

Justin Kurzel

L'histoire

11ème siècle : Ecosse. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu’à en perdre la raison.

Avec

Michael Fassbender, Marion Cotillard, David Thewlis, Paddy Considine, Jack Reynor, Sean Harris

Sorti

le 18 novembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lourdeur écossaise

 

Il paraît que cette "pièce écossaise" (ainsi nommée, pour ne pas avoir à prononcer le rôle titre) (remarquez, moi ça m'arrange, question d'accent ou plutôt de manque d'accent) porte malheur à ceux qui la jouent. Il paraît. Mnouchkine s'y est un peu fourvoyée il y a peu de temps, les spectateurs trouvant formidables… les changements de décors. Anne-Laure Liégeois en avait donné une version formidable, en 2014, pleine de bruit et de fureur, mais aussi d'humour et de contrastes.
Macbeth, c'est une sombre histoire autour du pouvoir, et des folies qu'il engendre. Le couple devenu royal s'y perd, entraînant avec lui tout un pays, il y a du sang, des cris, des pleurs, des horreurs… mais il y a aussi, parce que Shakespeare sait ce qu'est une pièce de théâtre, des échappées drôles ou poétiques, des personnages qui supportent le ridicule. La compassion est possible, la lourdeur est inévitable mais elle est trouée par quelques scènes un peu absurdes ou simplement doucement folles mais indispensables pour que la lourdeur ne devienne pas pesante, plombante, insupportable.
Le film de Justin Kurzel escamote tout ce qui pouvait apporter un peu de légèreté. Pas de portier (un type du peuple, bourré, et égrenant quelques vérités sur les puissants), très peu de Malcolm (jeune boutonneux ambigu), pas de médecin (regard ahuri, presque second degré, sur la folie de la reine), des sorcières fantomatiques (exit, tout l'humour noir des premières scènes de la pièce) et des scènes de combat rajoutées à foison, le crime royal bien montré (dans la pièce, il est hors-champ). Du coup, la lourdeur inhérente à l'histoire remplit tout l'espace, les images sont lourdes, la musique est lourde (magnifique, mais très imposante), l'interprétation est lourde (Marion Cotillard s'en sort mieux que Fassbender qui ne joue que sur deux registres, la folie gueularde ou l'introspection murmurante), et les paupières du spectateur sont aussi, parfois, un peu lourdes…

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