Il est question d’un voyou
distingué (sans doute ne l’a-t-il pas toujours été,
mais au vu de ce qu’il montre, il semble plus à l’aise
en costard qu’en blouson de cuir) sortant d’un établissement
pénitencier, et de quelques personnages gravitant autour de
lui, le plus souvent pour leur malheur. Pour les retrouvailles, grand
cliché des films commençant par une sortie de prison,
il y a la sœur, bien allumée mais totalement inintéressante
pour ce qui concerne l’avancée du récit. Il y
a aussi une sorte d’ami, un autre voyou qui a la pétoche.
Il transpire, s’enfuit dès que ça sent mauvais,
il donne l’impression dès qu’on le voit qu’il
n’en a plus pour longtemps. Il y a aussi le vrai ami (c’est
un vrai, il souffre et il ne réclame rien) à qui on
ne donne pas la moitié du temps du film pour qu’il soit
trucidé.
Questions rencontres, la star (Keire Knightley) brille des mille feux
de son inanité, on ne sait pas très bien si elle est
une actrice ayant renoncé à tourner ou une artiste peintre
sans imagination. Il y a aussi un parrain local qui s’y croit
et qui a dû visionner des tonnes de films sur le sujet pour
paraître crédible. A chacune de ses apparitions, on se
marre (un peu) et on se demande qui va-t-il dézinguer. On peut
rajouter l’espèce de type déjanté qui joue
le rôle de l’homme à tout faire de la star (enfin,
non, pas à tout faire absolument, puisqu’il a l’air
un peu déçu de ne pas coucher avec elle).
Ces personnages se débattent dans un récit confus et
pourtant simpliste, tentant de créer une ambiance entre mystère
et burlesque, qui lorgne sur le film noir. Comme ils n’ont vraiment
rien d’attachant, l’ennui prend rapidement le dessus sur
le second degré pas forcément volontaire. Tout de même,
une énigme… comment une actrice si pétillante
il y a encore deux ans (Keira dans "Reviens-moi"
ou bien "The Duchess"
!…) en est-elle arrivée là, regard vide, rictus
exaspérant, jeu répétitif… Après
sa prestation calamiteuse dans "Never
let me go", ce London Boulevard est une autre grosse déception
dans sa filmographie.