Les hommes du feu

Impossible de ne pas avoir d'admiration pour les pompiers. Ce sont des héros, ils sont respectés (presque) partout parce que leurs missions sauvent des vies et que c'est plus spectaculaire que le bon geste d'une infirmière. Le film de Jolivet est la chronique d'un été dans une caserne du sud de la France, avec incendies de garrigues, accidents de circulation, feux de voitures dans les cités et drames domestiques. Tout ce qui concerne ces interventions est fort bien filmé, cela semble très réaliste, les séquences remplies d'adrénaline font naître de grosses émotions, le regard est captif, la gorge est serrée, chapeau, le mélange de la fiction et du documentaire fonctionne parfaitement. En revanche, les scènes intimistes montrant les conjoint(e)s de ces héros, leurs familles, leur quotidien en dehors du terrain des opérations, sont balourdes, explicatives, bien trop écrites et jouées comme dans une mauvaise série télé. C'est un peu étrange, Jolivet, ne serait-ce que dans son film précédent, Jamais de la vie, avait habitué le spectateur à un peu plus de finesse dans sa direction d'acteurs. Si Roschdy Zem est à peu près crédible en capitaine en action, il l'est beaucoup moins en père (il faut dire que celle qui joue sa fille est assez catastrophique) ou en super héros tendance psy auprès d'un ado potentiellement pyromane. Et Emilie Dequenne en pompière, avec sa bonne bouille et ses rondeurs, désolé, on n'y croit pas une seconde. Son rôle précédent, candidate aux élections malgré elle dans Chez nous, était beaucoup plus intéressant.