Chez nous

Lucas Belvaux

L'histoire

Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle.
Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.

Avec

Emilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix, Catherine Jacob, Anne Marivin, Patrick Descamps

Sorti

le 22 février 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Honnête ?

 

Incontestablement, c'est un film "politique". Et ce type de film ne se fabrique pas sur une volonté créatrice, sur une envie de cinéma mais bien sur une idée, un message. Il est destiné à un public plus ou moins choisi, on ne vient pas voir ce film pour admirer la mise en scène, mais pour entendre une mise en garde, découvrir une dénonciation. Le FN (bien sûr, ce parti n'est pas nommé, mais tout le monde l'aura reconnu, jusqu'aux traits de sa présidente) est ici présenté sans véritables révélations, sans attaque inédite. Il s'agit donc, et ce n'est pas un scoop, un mouvement qui se base sur un discours en direction des classes populaires, leur promettant monts et merveilles, leur susurrant entre les lignes que les négros et les bougnoules seront bientôt chassés d'ici. Et derrière cette façade ambiguë (mais non, nous ne sommes pas racistes mais quand même…), le scénario montre l'envers très sombre, les méthodes plus que musclées pour arriver à leurs fins, il évoque des financements parfaitement illégaux, sans toutefois en faire le sujet du film. Cet aspect presque journalistique est un peu schématique, presque simpliste. On se doute bien que Lucas Belvaux, observateur de la réalité sociale française, n'allait pas faire un portrait à décharge du FN. Le film alors, dans sa dimension politique, ne peut s'adresser qu'aux convaincus. Combien d'électeurs potentiels de l'extrême droite s'en détourneront grâce à ce film ? Je doute fort qu'il y en ait beaucoup. Ils ne se déplaceront sans doute pas, et s'ils tombent dessus au détour d'un téléchargement fortuit, ils ne retiendront que le côté "proche du peuple" de ce parti immonde. Le récit ne les montre d'ailleurs que très peu, ces électeurs. Ce sont des silhouettes, tout au plus. Ce qui est creusé ici, c'est le fonctionnement interne du parti, pas ses effets sur les citoyens.
L'autre volet du film, c'est le personnage de Pauline, joué par Emilie Dequenne, très crédible. Son parcours, ses doutes, la façon dont elle est embarquée un peu contre son gré puis avec son consentement, son aveuglement puis sa prise de conscience, tout cela est bien mené, parfois avec subtilité, mais seulement parfois. Au final, tout cela donne l'impression d'un film un peu vain, trop honnête pour convaincre, un peu trop droit. La musique seule vient apporter de l'inquiétude, des éclairs de cordes tremblées, un son diffus, qui rôde et qui n'explose jamais mais qui s'installe, doucement, sûrement, effroyablement.

 

Vos commentaires pour ce film

Il est des films dont on a l'impression qu'il n'est pas utile de les voir après avoir vu la bande annonce.
J'ai pensé ça pour ce film et c'est faux. Beaucoup plus fin et nuancé, ce film est très bien construit avec des rebondissements et de très bons acteurs (Émilie Dequenne et André Dussolier en tête).
Il est très dérangeant car il nous permet de comprendre les ressorts d'une manipulation, tout en nous racontant une tranche de vie très réaliste et en nous faisant ressentir une certaine sympathie pour des personnages haïssables.
La fin est un peu abrupte, mais le film permet d'entamer des discussions sur l'avenir proche et les bulles dans lesquelles nous vivons.


Isabelle E-C, le 27 février 2017

 


J'ai été voir le film politique de Belvaux,
En insérant en fond sonore la télévision (Patrick Sébastien) ou la radio (RFM) la musique pose l’atmosphère.
D’excellents comédiens,
André Dussolier(Philippe), bon médecin de famille embrigade (Pauline) Emilie Dequenne dans le rôle de l'infirmière idéaliste.
Charlotte Talpaert, (Nadia) son amie beurette, écœurée par son choix
Anne Marivin (l’Amie Nathalie), personnage captivant, le professeur qui exprime enfin ses idées extrêmes, il y en a combien, des Nathalie décomplexées aujourd’hui ?
Un cycle éternel, le film commence au petit matin sur les rues vides de la ville et se termine à la nuit tombée.
Un bon film, bien joué, ayant du fond et pas du tout caricatural, sur le fonctionnement des partis politiques au sens large.


Dominique P, le 4 mars 2017

 

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