Jamais de la vie

Pierre Jolivet

L'histoire

Franck, 52 ans, est gardien de nuit dans un centre commercial de banlieue. Il y a dix ans, il était ouvrier spécialisé et délégué syndical, toujours sur le pont, toujours prêt au combat. Aujourd’hui, il s’ennuie. Une nuit, il voit un 4x4 qui rôde sur le parking, et sent que quelque chose se prépare…

Avec

Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga

Sorti

le 8 avril 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Loach à la française

 

Gourmet, c'est le gars qui bosse. Difficile de retrouver un film où on ne le voit pas au travail. Il peut jouer tous les métiers, ministre, petit chef, prolo ou vigile, imposant sa grande carcasse, solide en apparence et bancale de l'intérieur. Mais ne rien faire, se la couler douce, ça non, c'est impossible. Ses personnages en sont donc un peu prévisibles, on attend ses coups de gueule, on admire ses silences qui en disent long. C'est un grand acteur, Gourmet, un monstre de cinéma comme on ne fait plus. Jolivet l'utilise avec bonheur, dans son univers à la Ken Loach, mais de ce côté-ci de la Manche. Le parking du centre commercial devient le lieu de l'action, comme l'Agora dans les tragédies grecques, et tout ce qui s'y passe est à la fois très crédible et terriblement déprimant, comme si le statut social des personnages suffisait à les définir, à tracer leur destin.
La plus grande partie du film décrit le blues d'une banlieue lointaine, presque à la campagne, ses habitants qui ploient sous le ciel gris de leur avenir. Et Jolivet semble plus sombre que d'habitude, on est assez loin de ses comédies sociales, avec entreprise, petite ou très grande… Si toute cette description paraît assez juste, jusque dans la relation naissante entre Gourmet et Bonneton (surprenante, intéressante dans ce rôle où elle ne joue pas la cruche de service…), la fin du film est bien lourde, et carrément démesurée, indigeste, pour le coup pas très crédible. Dommage, tout ce qui précède s'en trouve un peu terni.

 

Vos commentaires pour ce film

Pierre Jolivet est un Ken Loach à la française. Son dernier film est une tranche de vie très sombre et actuelle, dont les décors sont un parking de supermarché sous les avions, une antenne de pôle emploi et une barre d'immeubles recouverte de graffitis. Le personnage principal est un ancien ouvrier syndicaliste de 52 ans vivant de petits boulots et bricoleur de génie.
On se demande tout au long du film vers quoi il nous emmène. Cela pourrait déboucher sur une romance sur fond social à la "my name is Joe" entre Olivier Gourmet et Valérie Bonneton, tous les deux excellents dans leur rôle. Tout suinte le renoncement et la déréliction avec des éclairs d'humanité. Les dialogues sont d'une grande qualité et tout sonne désespérément vrai.
A éviter les soirs de blues.


Isabelle E-C, le 12 avril 2015

 

 

Les enseignes lumineuses se reflètent la nuit sur des trottoirs mouillés de pluie, l’ambiance banlieue aux cinquante nuances de béton est parfaitement dépeinte.
Olivier Gourmet (Franck) voix grave et cassée filmé en gros plan, mal rasé inlassablement il fait ses rondes. Antihéros, pudique, impressionnant.
Valérie Bonneton (Mylène) simple, conseillère sociale, survit dans ce milieu économique sinistré.
Marc Zinga (Ketu) : excellent.
Ambiance réussie, dans cette comédie oscillant entre drame social et polar au rythme lent.


Dominique P, le 27 avril 2015

 

 

Un excellent Olivier Gourmet dans ce drame social qui se veut polar.
Dans la même veine, j'avais préféré Qui vive de Marianne Tardieu avec Reda Kateb, l'an dernier.
C'est plutôt réussi.


Kosmo, le 22 avril 2015

 

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