Floride

Philippe Le Guay

L'histoire

A 80 ans, Claude Lherminier n'a rien perdu de sa prestance. Mais il lui arrive de plus en plus souvent d'avoir des oublis, des accès de confusion. Un état qu'il se refuse obstinément à admettre. Carole, sa fille aînée, mène un combat de tous les instants pour qu'il ne soit pas livré à lui-même.

Avec

Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain, Anamaria Marinca, Laurent Lucas, Clément Métayer

Sorti

le 12 août 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Et la poésie, bordel !

 

Philippe Le Guay aime les acteurs, ça se sent. Et les acteurs, se sachant admirés, font leur boulot sans compter. Que ce soit dans "Alceste à bicyclette", ou "les femmes du 6ème étage" ou "du jour au lendemain", les acteurs y sont formidables. Il faut dire qu'ils sont gâtés. De beaux personnages, des belles histoires, des dialogues intéressants… Cette dernière production ne déroge pas à la règle, Jean Rochefort prend un plaisir évident à jouer l'extravagant à qui on pardonne beaucoup de choses, eu égard à son grand âge. Et Sandrine Kiberlain… L'a-t-on déjà vue mal à l'aise dans un rôle ? C'est de la dentelle, cette fille-là. Tous ces regards, petits mots, silences, éclats de rire semblent venir tellement naturellement… Les seconds rôles ne sont pas en reste, Laurent Lucas et Anamaria Marinca en tête.
D'où vient alors que le film peut laisser sur sa faim ? La mise en scène semble être terriblement sans imagination. Le récit est démonstratif, sans aucune surprise… Aucun cadre qui ne sorte du sacro saint champ contre-champ, c'est épouvantablement plat, sans faiblesse, sans contraste, sans ruptures, et si Rochefort et Kiberlain ne faisaient pas le job, on s'ennuierait ferme.
Il est question d'un vieil homme qui commence à perdre la boule, de sa fille qui l'adore et qu'il adore, de son autre fille qui n'est pas là et on devine pourquoi la deuxième fois qu'on en parle. Il est question des différentes façons de s'occuper de ses vieux parents, aide à domicile, hébergement chez soi, maison de retraite (ah, pardon, maison de vie !) et tout cela paraît bien documenté et cousu de fil blanc. Cela pourrait créer un petit paquet d'émotions mais la plupart tombent d'elles-mêmes, par la faute d'un manque cruel de poésie, d'ambiguïté, d'hésitation. Dans "Alceste à bicyclette", le panache des deux acteurs masquait ces manques. Ici, le sujet lui-même réclamait un peu plus de subtilité et de fragilité. C'est la Floride, mais avec des gros sabots. Dommage !

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