Ce serait comme une suite du
si délicat "Queen
of Montreuil", avec la jeune veuve, le grutier, la femme
venue d'Islande... Mais ici, il semble que Solveig Anspach n'ait
pas suffisamment fait confiance en ses personnages pour tenir le
film jusqu'au bout, elle les plonge alors dans une succession d'évènements
de plus en plus étranges, jusqu'à tordre le cou à
son histoire, à en perdre le fil.
Le début, qui montre le quotidien d'une piscine municipale
à Montreuil, navigue dans une réalité un peu
décalée, plutôt drôle, poétique,
qui voit l'éclosion d'une relation amoureuse improbable et
pourtant crédible. Puis le film prend une toute autre tournure,
en délocalisant les tourtereaux et en les envoyant en Islande.
Pourquoi pas... il y a même un aspect scientifico-comique
qui n'est pas sans rappeler le délicieux "1001
grammes", avec un congrès mi-sérieux, mi-absurde.
Mais il y a comme un regret, comme une nostalgie montreuilloise.
Et puis le récit prend un coup de jus, et c'est comme si
le film s'arrêtait net et repartait avec une nouvelle intrigue.
Il y a de quoi décrocher…
Samir Guesmi est formidable, dans sa gaucherie, dans ses élans
amoureux, il crée de l'émotion avec humour, sa façon
d'être et de jouer fait penser à Pierre Richard.
La Loiret-Caille, très émouvante dans "Queen
of Montreuil", est ici peut-être un peu trop revêche,
et malgré le titre, elle n'est pas tout à fait la
fée aquatique que l'on pouvait attendre.