Queen of Montreuil *

Solveig Anspach

L'histoire

Agathe est de retour en France, chez elle à Montreuil. Elle doit faire le deuil de son mari brutalement décédé. Elle y parviendrait peut-être plus facilement si elle cessait de se trimballer avec l’urne funéraire et savait quoi faire des cendres ! La présence inopinée à son domicile d’islandais, d’une otarie et d’un voisin entreprenant vont donner du sel à sa vie.

Avec

Florence Loiret-Caille, Didda Jonsdottir, Ulfur AEgisson, Eric Caruso, Samir Guesmi

Sorti

le 20 mars 2013

La fiche allociné

 

La critique d'al 1

Larme de bonheur

 

Solveig Anspach s'appelle Solveig (sans blagues !), comme dans la chanson de Solveig, extraite de Peer Gynt de Grieg. Et dans le film, du haut de la grue, on entend un extrait de Peer Gynt. Oui, parce qu'il y a une grue, qui domine Montreuil et permet bien sûr de prendre de la hauteur, voir où l'on peut trouver de la bonne herbe, "where to by it" et au passage, voir aussi où en est sa propre existence. Samir Guesmi, avec sa tête de bon samaritain, est le grutier, complètement improbable (et donc très réaliste, la vie est un long défilé d'évènements improbables, non ?) tout comme la poétesse islandaise tombée du ciel qui se retrouve également à la manœuvre d'une grue, sur un chantier invisible dont le chef est un trou du cul (ce n'est pas moi qui le dis, c'est la poétesse). Ça lui permet d'observer les gens dans leur quotidien… vus de là-haut, ils racontent des histoires avec leurs allers et venues, et tiens, voilà qu'elle repère sa robe de mariée qu'elle avait perdue. Drôle de mariée, cette islandaise. Elle semble avoir soixante ans mais s'habille comme si elle en avait vingt, elle ressemble beaucoup à cette femme complètement déjantée vue dans "Back soon", de la même réalisatrice, et ça n'est pas tout à fait surprenant cette ressemblance, c'est la même actrice qui fait les deux personnages. Dans Back soon, elle vendait de l'herbe, ici elle en consomme.
Il y a aussi une urne funéraire qui cherche sa place, comme les morts dans les cœurs et dans les souvenirs, un phoque déprimé, des amis qui viennent donner des conseils de survie à une toute jeune veuve pour mieux vivre "cette période". C'est quoi, cette période ? Le deuil ? L'oubli ? La dépression ? Un pétard géant qui durerait une année ?
Et puis Montreuil, que Solveig Anspach filme comme Klapisch avait montré son onzième arrondissement dans "Chacun cherche son chat". Tout le monde (ou presque) voudra habiter dans ce Montreuil bohème, où aucune porte ne semble fermée. C'est chacun cherche son phoque, ou son pétard, ou sa robe de mariée…
Au milieu de tout ça, la Loiret-Caille. Un petit oiseau, plus solide qu'il n'y paraît. Un concentré d'humanité, qui fait rire et pleurer le spectateur, exactement en même temps, comme lorsqu'elle raconte la mort de son compagnon… Emouvante, drôle, bohème mais pas bourgeoise, on l'imagine comme son personnage. Trop belle, la Loiret-Caille. Une luciole, une brindille, un haïku, une larme de bonheur…

 

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