Elle s’en donne à
cœur joie, Solveig Anspach, dans sa façon d’aligner
les personnages les plus incongrus. Malgré le soleil et la
splendeur des paysages, on ressent la rudesse du climat, la mélancolie
inévitable des Islandais, ici profondément solidaires
et attachants. Le scénario est ténu, c’est juste
l’histoire d’une femme vendeuse de marijuana en retard
à ses rendez-vous, mais c’est un formidable prétexte
à des rencontres improbables, étonnantes, détonantes…
L’ambiance générale, joyeusement amorale, politiquement
plutôt incorrecte, plonge le spectateur dans une petite béatitude
à la fois douce et chaotique, on est gentiment secoué
par le personnage principal, qui n’a absolument rien des caractéristiques
habituelles d’une héroïne de film : mal fagotée,
sorte d’ourse mal léchée n’en faisant qu’à
sa tête, sans aucune considération de ce qui doit se
faire, ou pas. Assurément, c’est une comédie bien
déjantée, comme il en apparaît parfois sur les
écrans, à déguster (à fumer) sans modération…