Deux jours, une nuit **

Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne

L'histoire

Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

Avec

Marion Cotillard, Fabrizio Rongione

Sorti

le 21 mai 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le chemin de Sandra

 

Les frères Dardenne continuent leur chemin vers la lumière... C'est comme si, depuis "Le silence de Lorna", quelque chose avait changé dans leur vision de l'Humanité. "Le gamin au vélo" portait beaucoup d'espoir, et n'avait pas la noirceur de "L'enfant"...
Tout au long du récit de ce week-end, où tant de choses se jouent, le cinéma des réalisateurs belges semble s'éloigner de celui de Bruno Dumont, pour se rapprocher de Ken Loach, ou même de Guédiguian. On est encore loin, et c'est heureux, d'une vision consensuelle de la société, mais on y voit des êtres humains se débattre avec leur vie, avec une organisation absurde imposée par des instances qui les dépassent, qui se battent parfois entre eux, mais qui en sortent la tête haute, grandis, porteurs d'une énergie nouvelle capable d'affronter l'avenir. Et pourtant, il n'y a rien d'angélique, pas de naïveté, pas de facilité dans la suite des évènements.
Même si les Dardenne ont semble-t-il quitté la pénombre (et c'est d'ailleurs la deuxième fois de suite qu'ils filment intégralement sous le soleil), ils conservent ce qui fait la force de leur cinéma : des situations simples, des personnages confrontés à des choix qui peuvent se poser dans la vraie vie, un cheminement à la fois physique et moral pour tenter de résoudre un problème... et la silhouette d'Olivier Gourmet comme une signature. Ici, ils ajoutent à leur univers très cadré deux séquences musicales, deux échappées vers un relâchement, vers quelque chose qui ressemblerait à de la joie. Ces deux instants sont formidables et créent une émotion terrible. Et puis il y a Marion Cotillard. Elle est ici simplement exceptionnelle. Avec des presque rien (et tout est dans le "presque"), une démarche, une voix un peu traînante, des épaules un peu tombantes, des yeux voilés qui s'éclairent, une façon de répéter les mêmes mots à tous ceux qu'elle va démarcher mais avec des micro nuances, elle fait croire à son personnage, complètement. Elle ne joue pas de son physique, du charme de son sourire, elle est Sandra magnifiquement et sans artifices, cette jeune femme qui se bat, parfois à reculons, pour sauver son emploi, sa dignité.
La rencontre de l'actrice totalement impliquée et des frères Dardenne en pleine possession de leur art donne un film puissant, qui reste longtemps dans les mémoires, émouvant, très émouvant.

Vos commentaires pour ce film

Un film social qui met chacun devant ses choix, aucune musique, des décors simples.
Pas de maquillage, mal peignée, Marion Cotillard est présente dans chaque scène mère attentive "petite fleur fragile", Fabrizio Rongione son mari la soutient, efficace et amoureux.
Le film titille notre conscience, le film pose bien des questions, la fin est un hymne à la droiture et au courage.


Dominique P, le 19 juin 2014

 

Le postulat de départ n'est pas crédible (je suis très étonné de ne l'avoir jamais lu) !
A partir de là, cela devient un film bancal.

Kosmo, le 3 septembre 2014

 

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