Blancanieves

Pablo Berger

L'histoire

Sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter...

Avec

Maribel Verdu, Daniel Gimenez-Cacho, Angela Molina, Macarena Garcia, Sofia Oria

Sorti

le 23 janvier 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Splendeur vaine ?

 

Est-ce une mode, ou une coïncidence de projets artistiques ? Toujours est-il qu'en peu de temps, trois films muets en noir et blanc au format (presque) carré ont été présentés aux spectateurs, habitués au parlant en couleur et en écran large…
The Artist était un brillant exercice de style mais sans imagination, Tabou a paru génial à certains et terriblement ennuyeux à d'autres… ce Blancanieves applique les mêmes procédés à peu de choses près : il ne s'agit pas seulement de techniques, mais aussi de façons de mettre en scène, avec un récit très explicatif pour que chacun puisse comprendre l'histoire, et un jeu d'acteurs basé sur des expressions et des regards très appuyés. Certains diront que tout cela est formidablement poétique, d'autres n'y verront que des outrances inutiles.
Si l'on peut faire abstraction du style et des partis pris techniques, le scénario qui reprend les grandes lignes du conte des frères Grimm apporte tout de même des surprises, des variations étonnantes, une manière respectueuse de tordre le cou à un mythe. La transposition de la trame classique dans une Espagne des années 20, avec la Corrida comme révélateur des passions, semble assez osée mais au final plutôt efficace et se justifiant parfaitement. Les actrices, de la petite fille à la vilaine "reine", en passant par la très belle BlancaNieves, irradient littéralement, elles font écarquiller les yeux, elles sont magnifiques. Si le film dans son ensemble souffre un tout petit peu de longueurs (en particulier dans sa première partie, on attend avec impatience que la petite fille grandisse enfin), on ne s'ennuie jamais, quelques scènes procurent des émotions fortes, autant pour l'aspect formel (splendide photo noir et blanc) que pour ce qui se passe entre les personnages.
Néanmoins, on peut rester dubitatif devant cette volonté de faire "comme avant". L'absence de couleurs n'empêche pas la modernité (voir "le ruban blanc" de Haneke, ou bien "la fille sur le pont", de Patrice Leconte), l'absence de dialogues non plus (voir certaines scènes magnifiques de "Golden door"), le format qui rétrécit l'écran a déjà été utilisé par des auteurs qui en font une marque redevenue contemporaine (Gus Van Sant), mais les trois en même temps ne peuvent pas éviter le sentiment que l'on est devant un hommage ou une parodie des films des années 20… Et cela peut sembler assez vain.

 

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