The Batman *

Matt Reeves

L'histoire

Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance - Alfred Pennyworth, le lieutenant James Gordon - parmi le réseau corrompu de fonctionnaires et de personnalités de la ville, le justicier solitaire s'est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens.

Avec

Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Paul Dano, Jeffrey Wright, Colin Farrell

Sorti

le 2 mars 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sombre héros

 

Pour les ignares (dont je suis) de toute la galaxie des super héros en collants et/ou masqués, il est peut-être nécessaire de réinitialiser quelques basiques... Batman se différencie de Superman ou de Spiderman parce qu'il n'a pas de super pouvoirs. Juste des trucs et des machins, du style gadgets sophistiqués, qui lui permettent de s'en sortir, même dans les situations les plus compliquées. Issu d'une famille très riche, aidé par un domestique, il intervient dans la vie d'une ville pour aider la veuve et l'orphelin, et mettre sous les verrous quelques méchants très très vilains. Un peu Zorro, en quelque sorte. Mais sans sa légèreté, sans son humour ni son aspect félin. Batman est sombre, massif, dépressif, grave, bien en accord avec le début de ce vingt-et-unième siècle pas vraiment folichon. Dans le civil, il est Bruce Wayne, un gars pas drôle du tout non plus, qui vit reclus dans une sorte de château isolé.
Matt Reeves s'empare du personnage, et lui fait résoudre une enquête policière sur fond de corruption politique. Rien de bien nouveau, donc. Mais le réalisateur de Cloverfield sait y faire quand il s'agit de créer un univers urbain anxiogène, dont les déviances ressemblent fort à celles du vrai monde. Son Batman n'est pas forcément un chic type, il a quelques ambiguïtés et des problèmes avec l'usage de la violence. Il se pose des questions, doute énormément, a des regrets, se trompe, hésite, se prend des beignes, cherche à faire de son mieux, comme un peu tout un chacun.
Le film est trop long, bien sûr. Il est à mi-chemin entre la formidable noirceur désespérée du Joker, et le respect scolaire des attributs du super héros. Il se laisse voir, largement. Certaines scènes sont carrément étonnantes, presque géniales; d'autres frisent le ridicule. Matt Reeves est tout de même bien plus qu'un simple faiseur d'images, ou qu'un exécutant répondant aux volontés des producteurs. C'est un cinéaste, authentique.

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