Le contexte fait penser à
celui d'Un conte
de Noël, de Desplechin : une réunion de famille
sous tension, où chacun a des raisons profondes de détester
l'un ou l'autre mais, comme le dit très justement un des
personnages, la mort réunit les gens bien mieux que l'amour.
Dans le film français, il s'agissait d'une fête de
Noël, ici c'est un mariage. Les mariés sont tout à
fait secondaires, l'intérêt se porte sur la mère
du marié, sa belle-mère, le père, les grands-parents,
les frères et sœur du marié. En cela, le film
fait penser aussi à l'excellent Rachel
se marie. C'est un vrai film choral, fort bien construit,
donnant de l'importance à chacun, disséquant les relations
conflictuelles. C'est à la fois drôle et dramatique,
forcément prenant, émouvant par instants. Moins poétique
et littéraire qu'Un conte de Noël, plus clinique
mais ni plus ni moins cruel. Les personnages versent parfois dans
le cliché (l'ado drogué, les sœurs acariâtres,
la mère névrosée, la grand-mère rigide…)
mais ils sont tous incarnés avec finesse, réservant
quelques surprises, évoluant tout le long du récit
(Demi Moore est étonnante, comme vous ne l'avez jamais vue).
C'est le premier film de son réalisateur et il montre déjà
une grande maîtrise formelle absolument pas vaine : il y a
un point de vue, des intentions, un récit qui sait où
il va. C'est du cinéma.