Combien de films cette année
mettent en scène une femme, plutôt jeune, aux prises
avec la domination masculine, du simple regard à l'agression
sexuelle caractérisée, et qui réagit, se venge
ou explose ? C'est devenu une mode, un thème transversal
à tous les genres. Thriller, film intimiste, fantastique,
horrifique, psychologique, tous y passent, certains pour une réussite
formidable (The Substance,
Anora…),
d'autres pour lesquels cet aspect du récit paraît forcé
(Furiosa,
37 : l'ombre
et la proie...).
Cette plongée dans le monde très fermé des
couses camarguaises vaut surtout pour la description presque documentaire
de l'ambiance fraternelle rugueuse entre ces jeunes gens qui risquent
beaucoup face aux taureaux ultra excités. Une jeune femme
veut se faire une place dans ce milieu exclusivement masculin, et
lorsque les soucis commencent (plutôt sérieux, les
soucis : des éventrations nocturnes et mystérieuses),
on se doute très vite d'où ils viennent et pourquoi
ils arrivent. Les images sont assez belles, il y a quelques instants
suspendus bienvenus, mais le récit, sans être aussi
consternant et/ou malsain que celui de 37 : l'ombre et la proie,
ne parvient pas à éviter le ridicule.