Un peu curieux, aux multiples
inspirations et abordant plusieurs thèmes qui s'entrechoquent
sans beaucoup de délicatesse, ce film a parfois l'aspect
des petites productions françaises indépendantes d'il
y a 20 ou 30 ans, avec une image tremblotante et un peu terne, une
écriture et un récit un peu bancals, une interprétation
pas tout à fait juste, et pourtant, de temps à autre,
de petits instants de grâce, qui ne viennent pas des numéros
d'effeuillage, plutôt anecdotiques et d'où la sensualité
est absente, mais plutôt de la complicité entre les
personnages, d'un regard perdu, d'un rêve échappé…
C'est à la fois pathétique par instants, et d'une
légèreté incompréhensible à d'autres.
On se prend à penser à l'énorme Tournée,
de Amalric, qui avait autrement plus de souffle et de personnalité,
ou aux splendeurs de L'Apollonide,
qui malgré son manque de tenue dans le récit, imposait
une atmosphère impressionnante de décadence et de
mélancolie. Ici, dans ce seul désir, rien
de tout ça. Une simple illustration pas très crédible
d'un gentil club de strip-tease où fleurit un amour qui se
voudrait romantique et passionnel, mais reste au ras de quelques
étreintes.