L’Apollonide - souvenirs de la maison close

Bertrand Bonello

L'histoire

À l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, la vie des filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.

Avec

Noémie Lvovsky, Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca, Adèle Haenel, Alice Barnole, Iliana Zabeth

Sorti

le 21 septembre 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Beautés mélancoliques

 

Esthétiquement, c'est magnifique. Les costumes, les lumières caressant les corps et les visages, tout cela est un enchantement. Sombre, pesant, terriblement mélancolique, mais un enchantement tout de même.
Il n'y a pas, à proprement parler, une histoire, une intrigue. Ce sont des impressions, des rêves, quelques anachronismes (principalement musicaux) voulus et assumés, des effets de style pour montrer qu'au fond, l'intérêt n'est pas le récit, mais l'ambiance.
On pourrait presque faire le parallèle avec la mine… Les gueules noires avaient la vie dure, terrible, même. Mais lorsqu'on est en présence de leurs témoignages, c'est la nostalgie qui prédomine. La maison close broie les êtres, parfois au sens propre; il y a de la souffrance, de la résignation, un abandon de ses désirs, de ses espérances, et puis lorsque plane la menace de la fermeture pour raisons économiques et morales, c'est le temps des regrets, du désarroi pour ces femmes qui, si elles l'imaginent, ne réalisent pas qu'elles pourraient gagner leur vie autrement. Il faut dire que la patronne (Noémie Lvovsky, vraiment formidable) joue un drôle de jeu, mère aimante et protectrice, presque bienveillante mais aussi tyran sans pitié…
Les jeunes femmes n'ont aucune vulgarité, seulement de la sensualité, une certaine lascivité, avec parfois une peur innocente face aux réalités, et toutes ont leur caractère, leur personnalité. Rien n'est vraiment creusé, on ne sait pas grand-chose de leur passé, ni même de leur présent. La mise en scène privilégie les impressions, les silences, les regards, les pauses. On en sort avec de très belles images, mais avec aussi une certaine frustration liée au manque de consistance du récit.

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire