Les 2 Alfred

Bruno Podalydès

L'histoire

Alexandre, chômeur déclassé, doit s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai a pour dogme : Pas d'enfant ! Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir... La rencontre avec Arcimboldo, roi des petits boulots sur applis, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis ?

Avec

Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès, Yann Frisch, Luana Bajrami

Sorti

le 16 juin 2021


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ronronnement

 

Les 2 Alfred sont deux peluches, des doudous indissociables qui ne font de mal à personne et se font balader sans vraiment intervenir dans le récit. Mais ce sont aussi les deux frangins, les deux Podalydès, qui ont une connivence unique et un regard amusé, caustique mais aussi vaguement indulgent sur le progrès, la vie moderne et ses aléas. Ils évoquent la mort et les pompes funèbres (Adieu Berthe) ou les burn-out et l'usure des couples (Comme un avion), ou bien encore les nouvelles entreprises qui ne vendent que du vent (ces 2 Alfred)… A chaque fois, il y a du Tati, de l'absurde, de la poésie, un certain éloge du dérisoire, des histoires faites de bouts de ficelle et cela peut confiner au (presque) sublime, revoyez Comme un avion pour vous en convaincre. Mais cela peut aussi tourner en rond, noyer les surprises, ressasser l'absurde moderne dans un mécanisme répétitif, comme ici : ces deux Alfred ne bousculent rien. Bien sûr, l'humour est là, décalé, aigre-doux. Sandrine Kiberlain refait sa grande gigue un peu autoritaire mais touchante tout de même, et on l'adore, forcément. Les deux frangins s'entendent encore bien mieux que des frères et leur complicité fait du bien à voir, sauf qu'elle n'est pas toute neuve et là où elle ne faisait que passer dans leurs films précédents, elle est ici le moteur du récit, un moteur presque trop bien huilé… Et pourtant, comme on aimerait l'aimer, ce film qui promettait d'être dingue et qui au contraire ronronne et ne décolle jamais, s'enlisant même dans des gags un peu attendus sur les visioconférences, ou sur les énervements inévitables face à la technologie censée rendre la vie plus simple.
L'ensemble est fort loin d'être désagréable, le film se laisse voir avec plaisir, mais manque singulièrement de poivre et rate la poésie. Dommage, tant pis mais pas grave : les deux frangins feront mieux, la prochaine fois…

 

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