Adieu Berthe *

Bruno Podalydès

L'histoire

Berthe n'est plus. Armand avait "un peu" oublié sa grand-mère… Pharmacien, il travaille avec sa femme Hélène à Chatou. Dans un tiroir de médicaments, Armand cache ses accessoires de magie car il prépare en secret un tour pour l'anniversaire de la fille… de son amante Alix. Et mémé dans tout ça ? On l'enterre ou on l'incinère ? Qui était Berthe ?

Avec

Denis Podalydès, Valérie Lemercier, Isabelle Candelier, Bruno Podalydès, Samir Guesmi, Michel Vuillermoz

Sorti

le 20 juin 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Drôle de tendresse

 

- Mémé... elle est morte !
- Ben quoi, tu pleures ?
- Non...
- Ben si, tu pleures.
- Non, enfin si, Mémé je l'avais oubliée. Mais quand même, Mémé...
Voilà, il n'y a plus de Mémé, Mémé décédée, et au début ça n'est pas grave, mémé était si discrète, elle n'emmerdait personne, elle ne demandait rien, même pas que ses petits-enfants viennent la voir dans sa maison de retraite. Alors il reste.... ceux qui restent, qui se débattent avec leur vie, comme ce pharmacien qui fait de la trottinette électrique (écolo mais pas sportif) et aussi de la magie, ce qui fait s'extasier les uns, et énerve les autres. Il aime sa femme depuis toujours mais il va la quitter parce qu'il est amoureux d'une autre. Enfin, il hésite. Il voudrait une rupture en douceur, ne faire de mal à personne. Il faut dire qu'entre Valérie Lemercier et Isabelle Candelier, toutes les deux loin de la beauté des top-models d'accord, mais si vivantes, regard profond, drôles émouvantes intelligentes et belles, si belles, on comprend que le cœur balance.
Tout en cherchant une entreprise de pompes funèbres (pas un magasin de chaussures), il essaye d'organiser sa vie, entre l'anniversaire de la fille de sa nouvelle amoureuse et les reproches de sa belle-mère qui ressemble à Marine Le Pen, en plus vieille (vous pouvez imaginer ça ? un cauchemar éveillé). Organiser, c'est un grand mot. Au moins tenter de ne pas la rendre encore plus désorganisée qu'elle ne l'est. Éviter de rajouter du grand n'importe quoi au grand méli-mélo de son existence. Il croise quelques personnages frapadingues, surtout du côté des pompes funèbres (Obsécool, qui peut proposer du Moustaki en direct devant la tombe, mais qui fait aussi dans la taxidermie) mais également son père, en Alzheimer version déjantée. Tout se mélange et la vie c'est ainsi, les émotions, les rires et les pleurs, l'amour et l'amitié, le désir et l'ivresse, les fulgurances et la petite routine quotidienne, l'ironie des situations ou la mélancolie qui surgit d'une petite phrase prononcée sans y faire attention, tout prête à sourire, rien n'est grave mais tout est propice aux émotions.
On sort du film avec une envie, y retourner, replonger, retrouver cette ambiance douce-amère, colorée et contrastée comme les gens qu'on aime, un jour on les adore, on voudrait ne plus les quitter, le jour suivant on les regarde comme des inconnus. C'est compliqué et très simple, on se laisse porter par la tendresse ambiante qui lie les personnages, même ceux qui vont se quitter. Une tendresse drôle et triste à la fois. Comme la vie, mais en mieux.

 

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