Dans ces chansons d’amour, le réalisateur fait le pari de la distance, au risque de la légèreté, avec des chansons façon comédie musicale à la Jacques Demy.
Extrêmement agaçant dans les premières scènes, avec un entrain aux limites du grotesque, le film s’humanise peu à peu, frôlant parfois l’émotion malgré l’absence de pathos.
Mais quelques défauts majeurs viennent plomber l’ensemble et empêchent le spectateur de succomber aux sentiments. Il y a d’abord une approche stylistique bourrée de références culturelles lourdes et pour la plupart inutiles (sauf pour séduire les critiques des journaux dits intellectuels). Outre Demy précédemment cité, on pense à Truffaut ou Godard, et la liste des oeuvres littéraires que font semblant de lire les personnages est impressionnante et prétentieuse.
Si l’on parvient à ignorer cet environnement intellectualisé, le film dégage un certain charme, limité tout de même par le choix de ne pas vouloir emporter le spectateur vers la douleur et le sentiment d’absence. La légèreté domine, et même dans les moments qui pourraient être graves, on ne ressent aucun serrement de coeur, aucune humidité lacrymale. Louis Garrel en pitre de service même pas drôle est particulièrement horripilant, paraissant toujours un peu à côté du rôle.
Tout ceci ne permet pas de croire aux personnages, et on ne se trouve jamais à leurs côtés, contrairement au bien plus émouvant “Après lui”.